Monumenta 2012 - Daniel Buren : Excentrique(s)

Après Kapoor l'année dernière, Daniel Buren affronte Monumenta. À lui d'investir en une œuvre, les 13.500 mètres carrés de la nef du Grand Palais.

Daniel Buren voit les choses en grand. Plutôt que de multiplier son « outil visuel », ces bandes de 8,7 cm de largeur, l'artiste innove dans des formats jusqu'alors peu usités. Suspendus par des piliers, des cercles de cinq tailles différentes sont reliés ensemble de manière à former un tapis suspendu. Levant les yeux pour regarder le ciel, les spectateurs passent nécessairement par ces filtres d'un nouveau genre.

De quatre couleurs différentes – bleu clair, jaune d'or, orange et vert tendre – ces panneaux occupent toute la surface du Grand Palais. En son centre seulement, la perspective de la grande coupole est laissée ouverte, comme une clairière au milieu de la forêt. Des miroirs posés au sol laissent découvrir la grande verrière.

Comme au Palais Royal, où le bruit de l'écoulement de l'eau de la fontaine souterraine joue un rôle important dans l'appréhension de l’œuvre, le son est également partie prenante de l'exposition du Grand Palais. Il consiste en une série de lecture dans 37 langues différentes d'un seul et même texte regroupant les chiffres sur lesquels se basent la construction du dispositif. Propagé au moyen de haut-parleurs directionnels, le son entérine le passage des visiteurs dans des flux sonores.

Soutenue par Marc Sanchez, directeur de la production artistique du Centre National des Arts Plastiques, l'exposition consacre le travail d'un des artistes français les plus reconnus internationalement et dont l'approche in situ de l'art constitue l'un des faits marquants de l'aventure artistique de la seconde moitié du XXe siècle.