29 sep. - 13 jan. 12-13

Villeneuve-d'Ascq

LaM - Musée d'art moderne Lille Métropole

La Ville Magique

Concentré de tous les possibles, de tous les plaisirs, mais également de tous les fantasmes et de toutes les angoisses, la métropole urbaine de l’entre-deux-guerres sert pour de nombreux artistes, de personnage principal à leurs travaux. Présentée dans le cadre de la nouvelle édition Lille 3000 « Fantastic » par le Musée d’art moderne de Lille Métropole, « La Ville Magique » consacre à cet effet, un panel de 200 photographies, dessins, collages et films, structuré autour de quatre mythes urbains de cette première moitié du XXe siècle.

Tour à tour, fascinante, troublante, insolite ou inquiétante, la ville moderne – à l’instar de quelques mégalopoles telles Paris, New York et Berlin - s’impose dans l’entre-deux-guerres, comme un substantiel terreau d’inspiration pour une myriade d’artistes d’avant-garde d’horizons divers. Des peintures de Victor Brauner à celles de Francis Picabia, Joseph Stella ou de Georgia O’Keeffe aux photographies d’Eugène Atget, de Brassai et de Louis Faurer, en passant par les réalisations cinématographiques de René Clair et de Fritz Lang, l’échantillon dévoilé permet ainsi une appréhension kaléidoscopique de la vie urbaine et des ressentis qu’elle suscite.

Ainsi, démarre l’exposition articulée autour de quatre pôles, avec « Manhatta : la ville verticale ». Un extrait d’un film qui porte son nom, réalisé par Charles Cheeler et Paul Strand en 1920, nous arrime par la mer dans la mégalopole new-yorkaise. Laquelle est apparentée à une Babel en devenir, incarnation du sublime. Ainsi, Georgia O’Keeffe érige-t-elle la ville en sujet unique, faisant l’expérience de sa verticalité dans City Night (1926).

« Metropolis : la ville collage » plonge le visiteur dans une machine infernale rythmée par le fracas incessant des tramways et le mouvement anarchique des foules. Comme en témoigne Berlin, symphonie d’une grande ville (1927) de Walther Ruttman. Le film de Fritz Lang quant à lui - Metropolis (1927) - rend la ville responsable de toutes les injustices, déshumanisant peu à peu les personnages qui l’habitent à l’image des automates froids et impersonnels de Karl Volker et Anton Raderscheidt.

Dans une troisième partie consacrée à « Quand la ville dort : le théâtre de l’inconscient », l’humain dissolu dans l’espace urbain, est comme voué à sa propre finitude tel que révélé dans La solitude du citadin (1932) d’Herbert Bayer, où le flâneur des villes y fait l’expérience de sa propre image reflétée dans les vitrines. Mais peut-être parviendra-t-il à opérer une catharsis des traumatismes de la vie urbaine, en apprenant à se recentrer sur lui-même et à renouer avec son passé, comme l’y invitent quelques surréalistes à l’instar de Giorgio de Chirico et Paul Delvaux.

Enfin, dans l’espace indéchiffrable de la métropole qu’illustre « Dark Passage : de l’errance à l’enquête », le récit des films noirs transforme l’errance du citadin en enquête. Rue Muller à Montmartre (1934) de Willy Ronis révèle le territoire du détective dans toute son inquiétante étrangeté. Puis, de nouveau, dans The Woman in the Window (1944) de Fritz Lang, les vitrines qui s’offrent au regard des passants, sont révélées comme l’instrument de leur propre perte. Ce faisant, face à cet avenir et ce chaos toujours plus certain, l’ange mélancolique des Ailes du désir (1987 ) de Wim Wenders, préfère-t-il s’en remettre au passé.

Informations pratiques
LAM - MUSÉE D'ART MODERNE LILLE MÉTROPOLE

1, allée du Musée
Villeneuve-d'Ascq 59650
Hauts-de-France
France

Contact
+33 (0)3 20 19 68 68
SITE WEB
http://www.musee-lam.fr

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