Dégagements... La Tunisie un an après

Un an et un mois, jour pour jour, après le début des soulèvements en Tunisie, le 17 décembre 2010, l’Institut du monde arabe consacre une exposition à la Révolution de Jasmin, vue à travers le prisme de l’art contemporain. « Dégagements… La Tunisie un an après », confronte le regard d’une vingtaine d’artistes sur le conflit et ses conséquences. Qu’ils soient tunisiens ou non, qu’ils aient vécu les évènements de près ou par le biais des médias, leurs œuvres reflètent une période de bouleversement et une redéfinition de l’image, libérée du poids de la censure.

Le titre « Dégagements… » fait référence aux slogans révolutionnaires qui se sont progressivement déplacés de « Dégage Ben Ali », à « Engage » montrant, après la chute du président tunisien, la volonté de reconstruction du pays. Les œuvres font état de cette double préoccupation. Certaines comme la vidéo Live de Mouna Karray ou Le Pyromane, hommage d’Ali Cherri aux protestataires qui ont tenté de s’immoler, témoignent d’évènements précis, tandis que d’autres s’interrogent sur des questions plus larges comme la laïcité (Punching-ball de Fadten Gaddes) ou l’immigration (Cap pas bon de Wissem El Abed). D’autres encore adoptent des formes plus métaphoriques à l’image du Printemps arabe réalisé par la vidéaste Nicène Kossantini.

Tous les médiums - sculptures, photographies, peintures, dessins – sont représentés et la sélection fait la part belle aux artistes femmes. Pour l’occasion, le graffeur SK One, a taggué une œuvre monumentale sur une cimaise de l’exposition.

Le commissariat de « Dégagements… La Tunisie un an après » est assuré par Michket Krifa, directrice artistique et commissaire en arts visuel pour l’Afrique et le Moyen-Orient à l’Institut du monde arabe, assistée de Géraldine Bloche, chargée des collections et expositions.