26 oct. - 28 jan. 12-13
Paris
Musée du Louvre
Chypre entre Byzance et l'Occident IV-XVIe siècle
Dès l’Antiquité, les richesses naturelles de Chypre ainsi que sa position stratégique sur les routes commerciales menant au Proche-Orient ont assuré sa prospérité et en ont fait un exceptionnel carrefour des civilisations. Tour à tour byzantine, arabe, franque, vénitienne puis turque, l’île ne cessera de changer de mains durant tout le Moyen-âge, ce qui va contribuer à la pourvoir d’un patrimoine artistique hors du commun.
Avec la présentation de 150 œuvres d’art incluant icônes, enluminures, sculptures, fragments d’architectures, pièces d’orfèvrerie et de céramique, les commissaires d’exposition Jannic Durand et Dorota Giovannoni reviennent sur chacune des grandes phases d’occupation de la Chypre médiévale, reconstituant ainsi l’histoire artistique contrastée et prolifique de l’île.
Au IVe siècle, Chypre est une province florissante de l’empire romain d’Orient, et commence à devenir « byzantine ». Christianisée très tôt, une centaine de basiliques vont s’élever sur l’île entre le IVe et le VIe siècle. La présentation d’une magnifique série de 6 plats d’argent décorés issus du trésor de Lamboussa-Lapithos témoigne du raffinement et de l’opulence de l’île durant cette période.
Vient ensuite une période de « cohabitation » où l’île est soumise à un étrange partage entre Arabes et Byzantins, qui ménage aux deux rivaux un accès égal aux ports. Les inscriptions arabes que l’on discerne encore sur certains éléments architecturaux en sont une preuve indéniable, bien que très peu d’éléments nous soit parvenus de cette période. La présentation d’un évangile du IXe siècle issu des collections de la BNF permet néanmoins au visiteur de constater que les liens entre l’église chypriote et Constantinople survécurent à la cohabitation.
L’île redeviendra byzantine au Xe siècle après la reconquête menée par l’empereur Nicéphore Phocas. Pendant deux siècles, Chypre va se couvrir d’églises richement décorées. L’impressionnant Saint Démétrios provenant de l’église Saint-Antoine de Kellia, présenté pour la première fois en France en en est le parfait exemple.
Au XIIe siècle, avec les croisades, Chypre devient un enjeu stratégique entre Orient et Occident pour le contrôle de la Terre Sainte. C’est Richard Cœur de Lion qui, au terme de la troisième croisade, parviendra à s’emparer de l’île, avant d’en faire don aux chevaliers du temple puis au roi déchu de Jérusalem Guy de Lusignan. Avec la chute d’Acre en 1291, Chypre devient alors une des dernières possessions chrétiennes en Orient, et c’est depuis les côtes de cet avant-poste que l’Occident rêvera de reprendre la Terre Sainte. Passant sous domination occidentale, l’île verra se développer une peinture d’icônes dite « des croisades » mêlant à la fois tradition grecque et latine. Monnaies et manuscrits illustreront également ces bouleversements politiques.
La mort de Jacques II de Lusignan, en 1473, laisse la couronne de Chypre à son épouse Catherine Cornaro qui est contrainte d’abdiquer au profit de Venise en 1489. Chypre commence alors à s’ouvrir à l’art de la Renaissance. L’apport vénitien est surtout d’ordre militaire, avec la construction d’édifices combinant les meilleures techniques défensives de l’époque. En 1571, la chute de la ville de Famagouste signe la fin de la domination vénitienne. Chypre tombe alors aux mains des Turcs.
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