09 oct. - 20 jan. 12-13

Paris

Musée du quai Branly – Jacques Chirac

Aux sources de la peinture aborigène

Pour la première fois sur le continent européen, l’exposition « Aux sources de la peinture aborigène » révèle un mouvement artistique majeur né en 1971 dans la communauté de Papunya Tula au cœur du désert central australien, dont la spécificité tient à la transposition sur de nouveaux supports et à l’aide de matériaux contemporains, de dessins rituels jusqu’alors réalisés de manière éphémère sur des boucliers ou sur le sol.

Ce parcours offre ainsi l’occasion de mesurer tout le symbolisme qui habite les œuvres aborigènes, par le dévoilement de quelques 200 œuvres et 70 pièces provenant de la National Gallery of Victoria (Melbourne), parmi lesquelles certaines ont été réalisées par les instigateurs mêmes du mouvement.

Si les aborigènes d’Australie contraints à l’isolement depuis des millénaires ont développé en autarcie, une culture qui leur est propre - dessinant dans le sable ou sur les parois des grottes, à la peinture, à l’aquarelle ou à l’acrylique aborigène - ce qu’initie la communauté de Papunya Tula en 1971 n’est que très récent. En transposant sur des panneaux de bois recyclés, les motifs de peintures réelles éphémères, les artistes du mouvement parviennent ainsi à créer un art d’un genre nouveau.

L’aventure démarre en 1971, de la rencontre entre un groupe d’aborigènes et un jeune professeur blanc de dessin Geoffrey Bardon, profondément révolté par la condition de ces premiers. Ainsi, les incite-t-il d’abord à s’exprimer sur les murs d’une école afin de renouer les liens entre les jeunes générations et leur propre culture. Progressivement, au fil des mois, le mouvement prend des allures de « coopérative » et se caractérise par l’usage de matériaux modernes appliqués au design et à la culture traditionnelle. Un an plus tard, un millier de rêves sont peints et exportés clandestinement, changeant par là-même la manière de concevoir l’histoire de l’art australien.

Le « temps du rêve » (dreaming) - soit leur conception de l’ordre physique et spirituel qui régit l’univers – constitue la base de la tradition de la vie des aborigènes. Chaque artiste du mouvement Papunya se voit ainsi rattaché à un rêve, représenté par un motif, auquel tendent à s’ajouter des motifs linéaires définissant les chansons et quelques réseaux de symboles rattachés aux ancêtres.

Entre autres œuvres initiatrices du mouvement que révèle « Aux sources de la peinture aborigène », le visiteur pourra ainsi découvrir Sans titre (1972) de Charlie Waturna Tjungurrayi, mettant en scène l’un de ces héros mythiques vivant du temps de la création du monde (dreamtime), révélé sur un fond terreux représentant les sols et sous-sols du désert. Quand d’autres – à l’exemple de Rêve de l’eau à Kalipinyka (1971) de Walter Tjampitjinpa et Rêve de l’eau et du serpent (1972) de Yala Yala Tjungurrayi – se caractériseront davantage par leur agglomérat de pointillés, rappelant le duvet végétal des immenses fresques exécutées sur le sol lors des cérémonies ancestrales.

Informations pratiques
MUSÉE DU QUAI BRANLY – JACQUES CHIRAC

218, rue de l'Université
Paris 75007
Ile-de-France
France

Contact
+33 (0)1 56 61 70 00
SITE WEB
http://www.quaibranly.fr/

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