Mascarades et carnavals

Dans le cadre de « 2011, année des Outre-mer », le Musée Dapper présente l’exposition Mascarades et Carnavals. Elle propose d’étudier les liens formels et thématiques entre les masques anciens de l’Afrique subsaharienne et les costumes actuels des carnavals des Caraïbes. Ces derniers ont, en effet, hérité des croyances et pratiques propres aux esclaves venus d’Afrique. Ils sont aujourd’hui métissés avec d’autres influences qui leur donnent un caractère singulier.

Après une salle introductive présentant les photographies de Zak Ové qui, à travers une série de portraits, souligne les codes structurant le carnaval de l’île de Trinidad, Mascarades et Carnavals se divise en deux parties. Le rez-de chaussée du Musée Dapper est consacré aux masques africains. Originaires du Bénin, du Nigéria ou de l’ancien royaume du Kongo, ils sont classés par fonction : la transmission de connaissances, le réceptacle d’énergies négatives ou l’hommage aux défunts. Des vidéos témoignent des chants et des danses qui leur sont associés.

En résonnance, le 1er étage expose des costumes et des objets caribéens contemporains. Des masques de Diable rouge réalisés à partir de casques de moto, des costumes en feuilles de bananier et une voiture taguée côtoient un gigantesque Vaval, réalisé par l’artiste Hervé Beuze spécialement pour le Musée Dapper. Cette figure populaire antillaise, généralement brûlée à la fin des festivités, résume bien l’art carnavalesque caribéens qui, tout en empruntant ses formes à l’art africain, y ajoute une touche de dérision.

Mascarades et Carnavals regroupe une centaine d’œuvres sélectionnées dans les collections du musée du Quai Branly, du musée Rietberg de Zurich ou du musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren. Christiane Falgayrettes-Leveau, directrice du musée Dapper en assure le commissariat avec l’aide de Michel Agier, anthropologue et Marie-Denise Grangenois, présidente de l’association « Gens de la Caraïbe » qui œuvre pour le développement d’un réseau des cultures caribéennes.