L'art de l'enluminure en Islam : entre abstraction et figuration

L'exposition « Enluminures en terre d'Islam » présentée à la BNF se propose de traiter un sujet précis de l'art islamique. Elle cherche à illustrer le paradoxe entre un art excluant toute représentation d’êtres animés et l’existence, dans les livres du monde islamique, de nombreuses miniatures.
Une esthétique commune construite autour du Coran rejette la figuration, celle-ci est restée limitée dans le monde arabe à l’illustration de textes scientifiques et à de très rares œuvres littéraires. Pourtant de nombreux ouvrages témoignent du développement d'un art original, basé sur la géométrie, l’arabesque et la calligraphie. Cet art, présent dans la littérature profane, va chercher la figuration de manière détournée.
L’exposition est divisée en deux grandes parties qui illustrent le paradoxe de l’image en terre d’Islam. La première est consacrée à l’absence de figuration dans l’art islamique, particulièrement dans le domaine religieux et la seconde montre au contraire la présence de nombreuses représentations figuratives dans le domaine profane.
87 manuscrits arabes, persans et turcs conservés à la BnF, les plus beaux exemplaires de l’art du livre en terre d’Islam, sont présentés au public à l'occasion de l'exposition « Enluminures en terre d'Islam ». Les oeuvres sont variées, pour montrer que ce phénomène a touché tous les domaines littéraires : le visiteur pourra voir des contes d’origine indienne, le Shah-nameh, la grande épopée nationale iranienne, le Traité des étoiles fixes d’al-Sûfî ou encore les grandes chroniques historiques persanes et ottomanes.
Cet ensemble est enrichi de quelques objets issus des collections de la Bibliothèque, d’institutions extérieures (Sèvres, Cité de la céramique) ou de collections particulières. La présence de ces objets montre comment l’esthétique propre à l’islam, révélée ici dans l’art du livre, se retrouve dans les arts du métal, de la céramique ou du bois.