28 mai. - 27 sep. 2009

Paris

La Maison rouge - Fondation Antoine de Galbert

Vraoum. Trésors de la bande dessinée issus de collections privés

Partant du célèbre mot de Warhol, « Le plus grand peintre du XXe siècle, c’est Walt Disney », cette expo-somme a l’intelligence de ne pas faire un accrochage plan-plan avec l’art d’un côté, et la BD de l’autre, mais au contraire de jouer au jeu des vases communicants : ces deux approches artistiques, puisant dans une source de références communes, se nourrissent sans jamais s’exclure ; le parangon par excellence de cette fusion étant certainement Roy Lichtenstein qui, avec ses tableaux-cases à la trame grossie, se réfère tout autant à la peinture abstraite qu’au langage codifié des bédéistes.

Grâce à un accompagnement didactique de qualité (bon accueil, livret gratuit, cartels multiples, catalogue à 35 € passionnant), on parcourt cette exposition à la façon d’un livre d’histoire(s) qui s’accorderait, par instants, des brouillons dans les marges, des gros pâtés et des gags à gogo. Par exemple, un vilain petit canard, labellisé Richard Jackson, fait gicler sans la moindre gêne sa peinture acrylique sur le sol du lieu et, toujours au rayon humour trash, le Fat Bat de Barré (un Batman obèse !) et L’Hospice de Barbier (des super-héros raplapla !!) sont aussi de la partie.

En s’appuyant sur une scénographie chapitrée en 14 séquences (des « Pionniers » à « L’enfer » d’une salle en sous-sol consacrée à la BD érotique), cette expo festive prend vite l’allure d’une planche de BD géante dans laquelle on passerait, à loisir, de case en case. Elle nous propose une confrontation piquante entre plus de 200 planches originales signées par les plus grands (Hergé, Pratt, Bilal, Franquin, Moebius, Bilal…) et 80 œuvres du XXe siècle nourries par les codes et les héros populaires du 9e art. Little Nemo, Blake & Mortimer, Mickey, Superman, Lucky Luke et autres Astérix se sont tous casés dans le parcours pour nous faire voir la vie, et l’art, en bulles et en strips. Pour tout amateur de bandes dessinées, c’est l’occasion de contempler des planches originales qu’on n’est pas prêt de revoir de sitôt car elles font partie de collections privées : dans la section « Hergé et la ligne claire », en quelques dessins, on passe avec maestria de bouillonnants crayonnés du père de Tintin à une ligne de mise au net à l’encre, comme tirée au cordeau. Mais il n’y a pas que de la BD historique. Au chapitre « Pictural », on a aussi de la bande dessinée contemporaine : les recherches picturales très raffinées de Séra (Impasse et rouge, 1995) montrent qu’on ne gagne rien à opposer peinture et bande dessinée. A l’inverse, et histoire de boucler la boucle, pas très loin des collages surréalistes d’Alberto Breccia, grand auteur de BD, on découvre l’original de Songe et mensonge de Franco, 1937, une authentique BD d’un certain... Picasso.

Légende photo : Erró, Thunder Bunny, 1999 - Acrylique sur toile, 300 x 200 cm - Courtesy Galerie Louis Carré & Cie, Paris
Informations pratiques
LA MAISON ROUGE - FONDATION ANTOINE DE GALBERT

10, boulevard de la Bastille
Paris 75012
Ile-de-France
France

Contact
+33 (0)1 40 01 08 81
SITE WEB
http://www.lamaisonrouge.org

CALENDRIER DES EXPOSITIONS

Découvrez les expositions en nocturne cette semaine dans les musées parisiens >>
Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque