04 avr. - 08 juin. 2008

Issoudun

Musée de l'Hospice Saint-Roch

Marcel Jean, acteur et témoin du surréalisme

Son exposition « Marcel Jean, acteur et témoin du surréalisme », jusqu’au 8 juin 2008, l’atteste. Car qui, à l’exception des spécialistes, connaît le champ d’investigation de Marcel Jean, prolifique touche-à-tout et fidèle satellite du mouvement surréaliste ? Les Issoldunois et Issoldunoises assurément ! Historien du surréalisme – son Histoire de la peinture surréaliste, parue en 1959 au Seuil, l’a sans doute trop vite enfermé dans ce rôle –, Marcel Jean (1900-1993) a aussi été graveur, dessinateur, peintre, « décalcomane » avec, dans les années 1930, son voisin d’atelier Oscar Dominguez, mais aussi poète, critique et concepteur de meubles – L’Arbre à tiroir est de lui. À partir des années 1970, il travaille même à l’édition de médailles pour la Monnaie de Paris, pour laquelle il réalise les effigies de Arp, Dominguez, Man Ray et Fantômas. Un surréaliste pur jus donc, pour qui Breton refusera cependant d’écrire la préface de son Histoire.

Le projet d’exposition est né de la rencontre entre Sophie Cazé et Marcel Jean quelques mois avant la mort de celui-ci. Mais la directrice du musée, en poste depuis 1979, ne réussit alors pas à convaincre l’artiste. Mal engagé, le projet avorte. Enfin pas totalement puisqu’un ophtalmologiste local, qui a soigné de nombreux surréalistes dont Marcel Jean, fait don d’une toile au musée et ravive la flamme. L’exposition ouvre finalement ses portes en 2008, loin des grosses machines formatées parisiennes.

Formé aux Arts déco, Marcel Jean a réinterprété toute sa vie son propre travail, allant jusqu’à rehausser dans les années 1980 des études réalisées dans les années 1930, comme, et la comparaison s’arrête ici, Jean-Pierre Pincemin exposé à quelques salles de lui. Chez Jean, le lion, la fenêtre et les mains habitent des architectures impossibles où sont dressées des clés trouées, celles « des champs » d’André Breton bien sûr. Mais, en héraut du surréalisme, Marcel Jean a offert le rôle principal de son œuvre à la femme. « La Femme » honorée (et désirée) des surréalistes qui, les premiers, lui ont fait une place.
Présentées au musée des Hospices Saint-Roch, Dorothea Tanning, Leonor Fini (dont le musée a reconstitué le salon parisien) et Cécile Reims (graveur de Bellmer et de Dali) ne disent finalement pas autre chose.

Informations pratiques
MUSÉE DE L'HOSPICE SAINT-ROCH

Rue de l'Hospice Saint-Roch
Issoudun 36100
Centre-Val de Loire
France

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