Les aquarelles de Turner de la galerie Courtauld

Tuner adopte des démarches pour promouvoir son art, sans précédent pour l’époque. Il reproduit ses propres œuvres et participe à de nombreuses publications afin de toucher le plus grand nombre et n’hésite pas à produire des paysages « vendeurs » tout en essayant d’élever son statut et celui des paysages au sein de la hiérarchie des genres. La partie centrale de l’exposition témoigne de ces pratiques et présente la publication sur l’histoire du Richmondshire par Dr Whitakerr pour laquelle Turner exécute la majorité des gravures qui illustrent le volume. Celles-ci sont réalisées à partir d’esquisses qu’il ébauche durant ses déplacements dans la région du Yorkshire en 1816.

Le parcours n’échappe pas à une organisation classique insistant sur les voyages et le talent précoce de Turner; des exemples de compositions topographiques executées alors qu’il n’a que 16-17 ans en Angleterre et par la suite sur le continent après la paix d’Amiens en 1802 en sont l’illustration

Les commissaires se sont aussi intéressés à la technique de Turner, notamment lorsque le peintre applique grossièrement de larges coups de pinceau sur le verso pour accentuer les parties plus foncées au recto (une pratique qu’il ne poursuivra pas), ainsi que l’ajout de gouache pour intensifier les effets de lumière dans ses aquarelles.

Le catalogue qui accompagne l’exposition publie une analyse passionnante sur les supports variés utilisés par l’artiste, on découvre les résultats divers produits par type de papier choisis (papier teinté, papier épais, fin, plus ou moins absorbant, papier d’emballage, etc.).

Le billet d’entrée offre également la possibilité au visiteur de découvrir la collection Courtauld qui est réellement fabuleuse et les guides touristiques ne se trompent pas lorsque qu’ils décrivent la galerie Courtauld comme un des secrets les mieux gardés de Londres. Cette exposition n’aurait pas été possible sans la donation de Dorothy Scharf qui compte pas moins de 8 aquarelles de Turner ; c’est l’occasion de découvrir ses œuvres non accessibles au public jusqu’alors.