The Third Mind

L’artiste et star suisse y a été mandaté par Marc-Olivier Wahler pour accommoder une exposition en forme de radioscopie sensible de son propre univers. Entre journal intime et paysages, Rondinone architecture une froide et intime succession de tableaux dont il emprunte les éléments aux artistes qui ont nourri son propre travail depuis une petite vingtaine d’année. Noland, Andrew Lord, Urs Fischer, Rebecca Warren, Ronald Bladen, icônes et lignes oubliées sont assemblées en jeu de connivences formelles et/ou spirituelles selon un même principe de Cut up et de correspondances secrètes. En même temps que les quelques figures négligées de l’histoire et les quelques invités cueillis dans les marges, la proposition du plasticien suisse remet en selle l’expérience même de l’exposition. Elle le fait sur un mode ralenti, plastique, un peu foutraque, parfois chichiteux, mélancolique mais sûrement vertueux. Tant ce Third Mind brusque enfin nos conforts et habitudes visuelles franco-françaises en matière d’expositions d’art contemporain.