Richard Rogers & Architectes

On a l’impression d’entrer de plain-pied dans un mini-Beaubourg, c’est une ville en miniature, avec rues et avenues, qui se présente à nous pour nous montrer en minuscule, en long et en large le travail de Richard Rogers - co-auteur, comme on le sait, avec Renzo Piano de Beaubourg (1977) - et de ses associés : des premières réalisations effectuées aux côtés de Norman et Wendy Foster ainsi qu’avec Su Rogers, au sein de la Team 4 dans les swinging sixties, aux projets actuels de l’Agence Rogers Stirk Harbour + Partners. On voyage pour pas cher (!) : Londres, Bordeaux, Cardiff, Barcelone, Shanghai, New York, etc. A la vue des différents projets (réalisés ou non), on comprend rapidement que l’un des principes fondateurs de l’architecture moderne est ici mis en avant : la transparence – il s’agit d’afficher la structure du bâtiment et de viser sa fonctionnalité la plus absolue.

Guidés par une signalétique colorée affichant 9 thèmes (Les Débuts, Public, Lisibilité, Transparence, Urbain, Légèreté, Environnemental, Systèmes, Travaux en cours), on circule librement entre les maquettes, s’apparentant bientôt à des îlots urbains, et cela permet à loisir de multiplier les regards sur ces architectures afin de se rendre compte de l’imaginaire technique hors pair de Rogers, eh oui ce n’est pas pour rien qu’il a reçu en 2007 le prix Pritzker. A travers nombre d’esquisses, plans, maquettes, écrans d’ordinateurs, photos, vidéos et autres documents sonores consacrés à une cinquantaine de projets (l’immeuble de la Lloyd’s à Londres, le terminal d’aéroport à Barajas (Madrid), la tour Kabuki-Cho à Tokyo…), on découvre 40 ans de création urbaine nous donnant une véritable leçon d’architecture et de vie en société. En effet, Rogers conçoit ses architectures comme des espaces « démocratiques » livrés à l’appropriation publique… et ça marche ! Oui, voilà une excellente expo pédagogique, à la fois très accessible et très fouillée, s’adressant à tous les publics, de 7 à 77 ans, et je suis tout à fait convaincu que c’est ce genre d’expos qui peut susciter moult vocations chez les jeunes. En outre, pour se reposer et poursuivre, peut-être, encore mieux votre réflexion sur la place de l’homme dans la cité, je vous invite grandement à essayer les canapés Pop que l’on rencontre au sein du parcours ainsi que la petite piazza de lecture rose bonbon et toute moelleuse qui trône en plein milieu de la salle : confort absolu ! Franchement, allez voir cette expo, sa conception est tout simplement géniale.