Dossier

Rencontres et actualités autour de l’Algérie

Avec “Djazaïr�?, 2003 marque en France l’année de l’Algérie, ce pays si proche du nôtre pour de multiples raisons historiques, culturelles et sociales et, en même temps, si mal connu.
Depuis de trop nombreuses années, être artiste en Algérie constitue un véritable défi tant les hommes de culture sont la cible des intégrismes de tous bords, tant les représentants de la liberté de parole et de pensée vont même jusqu’à payer de leur vie le fait d’exprimer leurs idées.
Certes, l’on pourra toujours s’interroger sur l’opportunité politique et diplomatique d’organiser “Djazaïr�?. Mais au-delà des accords gouvernementaux et des cérémonies officielles, l’Année de l’Algérie en France va permettre d’apporter aux créateurs restés sur place un véritable “ballon d’oxygène�?, pour reprendre les termes de Françoise Allaire, commissaire française de “Djazaïr�?. La multitude d’événements et les nombreuses résidences d’artistes en France vont donner une meilleure visibilité à toute une génération de créateurs. Certains posent cependant la question, comme le jeune artiste Adel Abdessemed, de la décence d’une telle saison dans un contexte où le malheur d’un peuple a contraint de nombreux artistes à l’exil.
“Djazaïr�? ne se concentre pas seulement sur la création vivante puisque sont par exemple labellisées des expositions sur les réalisations d’architectes modernes de l’autre côté de la Méditerranée. De plus, le siège de l’Unesco, à Paris, propose de découvrir ou de redécouvrir les sept sites algériens classés au patrimoine mondial : peintures rupestres, vestiges romains et musulmans.
Espérons que ces ponts lancés entre le passé et le présent puissent permettre, en Algérie, de construire un avenir meilleur.

Philippe Régnier


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