1994 - 2000 : Trois ans déjà, trois ans encore

Le premier numéro du Journal des Arts a été publié le 1er mars 1994. Lorsque nous en avions présenté le projet à un certain nombre d’amateurs et de professionnels du monde des Arts, nous avions rencontré un accueil parfois enthousiaste, mais plus souvent poliment réservé. Un magazine d’art de plus en France, le pays d’Europe où ils sont le plus nombreux ? Sans compter les pages spécialisées des quotidiens et hebdomadaires. Nous répondions avec quelque obstination que nous voulions informer, et publier un journal.
Le succès d’un journal est fait d’une multitude de facteurs, de beaucoup de travail et de chance, mais aussi des mouvements de fond qu’il accompagne et qui le portent à leur tour. Nous étions pour notre part convaincus que, dans les quelques années à venir, la vie des arts allait être profondément transformée.
Pour accompagner, expliciter et si possible précéder cette mutation, un vrai journal d’information, indépendant, international, point de rencontre de tous ceux qui s’intéressent vraiment à l’art, nous paraissait justifié et nécessaire. Dès notre troisième numéro, Jacques Toubon confirmait à ceux qui en doutaient encore que l’ouverture du marché était inéluctable et que rien désormais ne pourrait être comme avant. Trois ans plus tard, à mi-chemin de l’an 2000, ce numéro anniversaire fait un premier point.
Trois ans, c’est un modeste anniversaire, juste le temps d’un regard sur ce qui a été fait et ce qui reste à faire. \"The Arts are News\", disent nos amis anglo-saxons. L’actualité de l’art n’attend pas. Nous franchissons une nouvelle étape. Dès le 4 avril prochain, le Journal des Arts paraîtra un vendredi sur deux, et le Magazine des Expositions un mois sur deux. L’information sur les arts est foisonnante, les intérêts de nos lecteurs multiples. Le numéro de février comportait 72 pages et nous étouffions dans le cadre d’une parution mensuelle qui nous empêchait de suivre l’actualité comme nous pensons qu’elle doit l’être.
Un journal bimensuel, plus vivant et plus maniable, nous permettra de vous informer mieux et plus vite, sans perdre pour autant le recul nécessaire à l’analyse et à la réflexion. C’est un gros effort. Vos réactions nous ont donné le courage de l’entreprendre, et nous en avons réuni les moyens. À vous bien sûr de juger, le 4 avril...