LAUSANNE (SUISSE) [18.01.17] – Le collectionneur vaudois est décédé dimanche 15 janvier à l’âge de 89 ans. Il avait fondé le Musée de l’Elysée en 1985 et en avait assuré la direction jusqu’en 1995. Un parcours qui s’assombrit par la suite.
Annoncé par le quotidien 24h, le décès de Charles-Henri Favrod dimanche 15 janvier dans sa 90ème année a suscité une réaction immédiate du Conseil d’Etat vaudois, qui a fait part de sa « grande tristesse » et qui a salué « une personnalité vaudoise au rayonnement international ». « C'est quelqu'un qui a marqué le canton. C'était un précurseur » qui s'est battu pour que la photographie puisse s'intégrer dans l'espace muséal, a indiqué le conseiller d'Etat Pascal Broulis.
Né en 1927 à Montreux, Charles-Henri Favrod a mené une carrière de grand reporter et d’éditeur avant de se consacrer à la photographie. S’engageant dès les années 50 pour la création d’un musée consacré à l’image fixe, il a contribué à la naissance de la Fondation suisse pour la photographie en 1974 et a fondé à Lausanne le Musée de l’Elysée en 1985, le premier musée consacré à la photographie en Europe, dont il a assuré la direction jusqu’en 1995. Dès l’ouverture du lieu, il présente le travail de ses contemporains, tels que Raymond Depardon en 1985, Jacques-Henri Lartigue, Eugène Atget ou Robert Capa en 1986 et Robert Frank et René Burri en 1987.
La directrice actuelle du Musée de l’Elysée, Tatyna Franck, a salué « un personnage visionnaire qui a défendu le médium photographique avec ferveur et détermination ». Dans l’ouvrage édité pour les trente ans du musée vaudois, Charles-Henri Favrod était revenu en quelques mots sur sa genèse: « J’ai choisi le mot "musée" à cause des muses, un endroit où l’on muse et s’amuse. Je n’entends pas en être le commissaire, comme on dit, ni l’agent conservateur au sens où l’entendent les formules des pharmaciens. Je veux en être si possible le révélateur, un brin magicien, donnant à voir et à découvrir ».
Après des éloges, la presse vaudoise n’oublie pas de souligner que Charles-Henri Favrod a aussi connu des heures plus sombres. En 1998, alors que le Canadien William Ewing a pris sa succession à la direction de l’Elysée, Charles-Henri Favrod décide de retirer sa collection (entre 20 000 et 30 000 clichés) des cimaises du musée, estimant que les termes du contrat ne sont pas respectés. Il lui trouve alors un nouveau refuge, aux archives Alinari à Florence. En 2000, accusé de « gestion déloyale des intérêts publics et de faux dans les titres » du temps où il dirigeait le Musée de l’Elysée, il comparait devant la justice vaudoise. Au terme d’un procès qui a duré trois ans, il a finalement été blanchi.
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Disparition de Charles-Henri Favrod, fondateur du Musée de l’Elysée à Lausanne
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Abonnez-vous dès 1 €Charles-Henri Favrod (1927-2017), photographe, essayiste, directeur de publication et fondateur du Musée de l'Elysée © Photo Erling Mandelmann - circa 1987-2000 - source Wikimedia