PARIS [12.09.14] - A la suite d’un conflit entre la Fondation Carmignac et l’artiste iranienne, la Fondation a annulé l’exposition qu’elle devait lui consacrer en novembre prochain. Newsha Tavakolian reproche à Edouard Carmignac son ingérence. La Fondation argue d’un non-respect du règlement du prix Carmignac Gestion du photojournalisme.
Le 10 juillet dernier lors des Rencontres d’Arles, la Fondation Carmignac remettait à la photographe Newsha Tavakolian (née en 1981 à Téhéran) le prix Carmignac Gestion du photojournalisme dont le thème de la cinquième édition était l’Iran. Afin qu’elle puisse réaliser son reportage en toute sécurité son identité n’avait pas été dévoilée par le jury présidé par Anahita Ghabaian, directrice de la Silk Road Gallery à Téhéran, qui avait choisi en octobre 2013 sa proposition de reportage sur la classe moyenne en Iran. Lors de la remise du prix doté de 50 000 euros, la Fondation Carmignac avait révélé par ailleurs quelques-unes de ses images réalisées entre décembre 2013 et avril 2014.
Sept semaines plus tard, la Fondation ajourne dans la plus grande discrétion, et à la plus grande surprise y compris du jury, l’exposition de la lauréate qui devait se dérouler du 7 novembre au 7 décembre à la Chapelle des Beaux-Arts de Paris, comme de coutume depuis trois ans pour le lauréat du prix Carmignac. Elle ajourne également la publication de l’ouvrage qui devait paraître dans la foulée chez l’éditeur allemand Kehrer.
La lauréate invoque sur Facebook et au Journal des Arts un désaccord. « En raison des différences irréconciliables de la présentation de mon travail, je retourne l’argent perçu par le prix et je me retire du prix Carmignac Gestion du photojournalisme 2014, annulant toute coopération avec la Fondation et son président, Edouard Carmignac », déclare-t-elle, ajoutant : « A partir du moment où j’ai livré mon travail, Mr Carmignac a insisté personnellement pour éditer mes photographies tout en altérant également les textes qui accompagnaient les photographies, déformant la réalité quotidienne de ma génération en Iran avec d’horribles clichés sur l’Iran. L’ingérence de Mr Carmignac dans le projet aboutit par ailleurs au titre The Lost Generation (La génération perdue) simplement inacceptable. »
La Fondation Carmignac explique de son côté au Journal des Arts que l’artiste n’a pas respecté le règlement du prix et que le reportage livré ne correspond pas à ce qui avait été convenu.
Photographe autodidacte, Newsha Tavakolian a commencé sa carrière dans la presse iranienne à l’âge de 16 ans en travaillant pour le quotidien féminin Zan. À 18 ans, elle était la plus jeune photographe à couvrir le soulèvement étudiant de 1999. Un an plus tard elle rejoignait l’agence new-yorkaise Polaris Images. En 2002, elle entamait une carrière internationale traitant la guerre en Irak, au Liban, en Syrie, en Arabie Saoudite, au Pakistan et au Yémen. Ses reportages ont été publiés par les revues et journaux les plus prestigieux de la presse internationale. Lors de PHOTOQUAI édition 2009, biennale de photographie du Musée du Quai Branly, un de ses reportages sur l’Iran avait été présenté à l’Hôtel de la Monnaie.
Page internet du 5e prix Carmignac Gestion du photojournalisme :
Newsha Tavakolian
Site internet de Newsha Tavakolian :
www.newshatavakolian.com
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Désaccord entre la photographe Newsha Tavakolian et la Fondation Carmignac qui devait lui consacrer une exposition
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Abonnez-vous dès 1 €Portrait de Newsha Tavakolian – Théréran – Photo courtesy Abbas Kowsari