ALBANY (ÉTATS-UNIS) [19.01.12] – Des nonnes qui se considéraient escroquées par des marchands d’art ont perdu leur procès. Un galeriste avait estimé à 250 000 dollars un tableau cédé par leur ordre, revendu peu après 2 millions de dollars à un collectionneur texan.
Un marchand d’art de Santa Fe accusé d’avoir escroqué une communauté de religieuses américaines a été innocenté lundi par le tribunal d’Albany, dans l’état de New York. Depuis 2009, Mark Zaplin était accusé avec un autre expert, Mark Lasalle, d’avoir sous estimé volontairement le tableau que les nonnes désiraient vendre, une toile intitulée Notre Dame des Anges, réalisée par Bouguereau en 1889.
En 2002, Mark Lasalle avait évalué l’œuvre à 250 000 dollars (un peu moins de 195 000 euros), ajoutant que le prix pourrait augmenter si des travaux de restauration étaient effectués. Les propriétaires de l’œuvre suivent son conseil et cèdent finalement le tableau à un galeriste, Mark Zaplin, pour 450 000 dollars (350 000 euros). Ce dernier le revend peu après à un collectionneur texan pour plus de 2 millions de dollars (plus d’un million et demi d’euros). Les religieuses américaines se sentent flouées ; pour elles, il ne fait aucun doute que les deux marchands les ont escroquées.
Leur point de vue est corroboré par une déclaration sous serment d’un troisième marchand d’art : Paul Dumont. Ce dernier y cite des propos qu’aurait tenus Mark Lasalle : « On peut les arnaquer et faire un énorme bénéfice ». Il évoque également une estimation qu’aurait réalisée la maison de ventes Sotheby’s, évaluant le tableau entre 1,5 et 1,8 million de dollars (soit entre 1,1 et 1,4 million d’euros). Pour Zaplin et Lasalle, ces propos sont de la diffamation pure. Ils accusent Paul Dumont d’agir par appât du gain, attiré par le gros bénéfice réalisé lors de la revente du tableau. L’histoire des deux marchands escroqueurs de nonnes fait alors les gros titres de la presse.
Le tribunal a estimé lundi les religieuses et Paul Dumont coupables de diffamation. Les deux marchands toucheront donc des dommages et intérêts d’un montant de 575 000 dollars (447 000 euros). « Je me fiche de l’argent », explique Zaplin, « Je veux juste mettre ça derrière moi. Je suis marchand d’art, ma réputation, c’est tout ! »
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Des religieuses perdent un procès contre un marchand d’art
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Abonnez-vous dès 1 €William-Adolphe Bouguereau, Notre Dame des Anges, 1889, 155 x 230 cm.