ENTRETIEN

David Azéma veut donner une deuxième vie à la galerie Agathe Gaillard

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 19 septembre 2017 - 522 mots

PARIS [19.07.17] - Le banquier David Azéma, par ailleurs proche d’Emmanuel Macron, vient de racheter la galerie Agathe Gaillard. Il explique en exclusivité au Journal des Arts ses motivations et projets.

Jeudi 21 septembre 2017 la galerie Agathe Gaillard ouvrira dans des espaces rénovés une exposition intitulée « Hommage à la beauté » qui réunira des photographes fidèles de l’enseigne et quelques nouveaux. Le rachat de cette galerie historique par David Azéma braque les projecteurs sur ce haut fonctionnaire de l’Etat reconverti banquier chez Perella Weinberg Partners après près de trois ans passés à la Bank of America-Merrill Lynch. Cet énarque de 57 ans a auparavant occupé les postes de directeur de cabinet de la ministre du travail Martine Aubry et de directeur délégué de la SNCF. Instigateur en 2012-2014 de la réforme de l’Agence des participations de l’État, il est un proche d’Emmanuel Macron dont il a été le conseiller transports, industrie et actions publiques lors de la dernière campagne présidentielle.

Pour diriger la galerie Agathe Gaillard il a choisi Fiona Sanjabi, ex-directrice communication et des activités culturelles de Laurent Dassault. Agathe Gaillard reste conseillère artistique de la galerie.

Comment avez-vous rencontré Agathe Gaillard ?
À Paris Photo en 2003. Je lui ai acheté Messe noire de Pierre Molinier. D’autres acquisitions ensuite ont suivi.

Etes-vous un collectionneur de photographies ?
Je dirais plutôt un amateur, un glaneur. Je n’ai pas la prétention d’avoir une collection. Ma première photographie est un portrait de Patti Smith et de Robert Mapplethorpe par Judy Linn, acquise à Londres, en 2002, dans une galerie de Grafton Street qui n’existe plus, et qui se trouve par un hasard étonnant, en face de mon bureau actuel chez Perella Weinberg Partners.

Qu’est-ce qui vous a conduit à acheter la galerie Agathe Gaillard ?
Depuis quelques années, Agathe désirait prendre du champ et vendre sa galerie. En même temps, elle ne voulait pas la céder à n’importe qui, et je n’avais pas envie qu’elle disparaisse ou soit transformée en un restaurant ou en une autre boutique. D’où cet engagement et cet investissement qui a mis trois ans à se concrétiser car j’ai cru que quelqu’un le ferait. En ne voyant personne reprendre cette galerie qui n’est pas une galerie lambda, je me suis mis à l’eau. Redonner une deuxième vie à la galerie Gaillard est très important pour moi comme le fait qu’Agathe en reste la conseillère artistique. Il y a un peu d’affect dans cette reprise. J’ai vécu par ailleurs dans ce quartier pendant une dizaine d’années et je trouve dommage que Paris perdre certains de ces lieux emblématiques.

Quel est votre projet ?
Il est d’accompagner Fiona Sanjabi et Agathe Gaillard. Je suis là pour que la galerie redémarre, fonctionne et trouve un modèle économique durable. Ce qui me gratifierait c’est que la galerie dans son nouveau format trouve ses clients, ses photographes. Je vais essayer de contribuer à accroître sa notoriété, à remettre à jour son réseau de contacts.

La situation économique des galeries actuellement est difficile. N’a-t-il pas un nouveau modèle à créer ?
C’est une chose à laquelle je vais réfléchir à l’épreuve des faits.

Information
Galerie Agathe Gaillard
3, Rue du Pont Louis-Philippe 75004 Paris
Le site Internet de la galerie Agathe Gaillard

Légende Photo :
David Azéma - Courtesy Photo David Azéma

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