Sitôt qu’il est entré dans le pavillon international, le visiteur est confronté à la réalité de la fabrication de l’art en découvrant l’équipe d’Olafur Eliasson en plein travail.
L’artiste y a délocalisé son atelier. Plus d’une vingtaine de personnes sont à la tâche, ça grouille dans tous les coins pendant que l’artiste va d’un poste à l’autre : une véritable ruche. Généreuse dans l’intention de vouloir replacer l’artiste au centre du cercle, l’exposition du pavillon central des Giardini, dont Christine Macel est la commissaire en tant que directrice du cru 2017 de la Biennale, proclame haut et fort « Viva arte viva », et rassemble tout un ensemble d’artistes de générations, de cultures et de démarches très différentes. Construite selon un parcours qui commence dans le pavillon central et se poursuit à l’Arsenal, elle s’appuie sur l’idée de « trans-pavillons », déroulant une série de concepts et d’entités tels que, pour la première partie, le « Pavillon des artistes et des livres » et le « Pavillon des joies et des peurs ». À l’expérience, le visiteur se trouve emporté par le flux de tout un lot de propositions les plus diverses qui soient et qui ne s’avèrent pas vraiment produire un sens précis. D’une salle à l’autre, il passe du plaisir toujours vérifié de figures revisitées ou repérées (Marwan, Franz West, John Latham, Kiki Smith, Philippe Parreno ou Raymond Hains) à la découverte de nombreux jeunes artistes, ainsi de Ciprian Mureşan, Abdullah Al Saadi, Sebastián Díaz Morales ou Hajra Waheed, sans que rien ne les lie véritablement entre eux, outre la création artistique. S’il peut trouver, ici et là, son compte, le visiteur du pavillon central mesure très vite que l’exposition de Christine Macel souffre de ce parti pris de générosité que claironne le titre. Que vive l’art est une évidence qu’il convient assurément de rappeler mais qui ne peut simplement se suffire à elle-même dans le contexte d’une manifestation de la dimension de la Biennale de Venise, au risque de ne pas servir la cause en question mais de la diluer.
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"Viva arte viva", une exposition trop généreuse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : "Viva arte viva", une exposition trop généreuse