Le peintre Matthieu Cossé a imaginé le décor de l’immense bâche couvrant les échafaudages durant les travaux du Musée des arts décoratifs.
Alors que des travaux de rénovation de l’extérieur du bâtiment étaient programmés, le Musée des arts décoratifs a fait le choix de confier la bâche de sa façade à un artiste, ne réservant qu’une portion congrue aux publicités de marques de luxe. Matthieu Cossé signe ainsi, avec ce gigantesque décor éphémère en surplomb de la rue de Rivoli, sa première œuvre dans l’espace public. On connaissait le travail de ce peintre et illustrateur (né en 1983) pour ses dessins sur céramique, notamment à travers les services de table édités par We do not work alone, Pichet grec et autre assiette Volière. On avait également retrouvé son trait faussement naïf dans la fresque aquatique qu’il a réalisée en 2021 pour la boutique Hermès de la rue de Sèvres, à Paris. Avec cette bâche qui cache l’échafaudage jusqu’à la toiture, l’artiste s’attaque cependant à une nouvelle échelle, monumentale.
Habitué à réaliser à la main des peintures murales pour des intérieurs, il a procédé cette fois différemment, en concevant un dessin (1,75 x 0,70 m) agrandi ensuite mécaniquement par la société Athem, spécialiste des habillages d’édifices. Partant de la trame de l’architecture, riche mélange d’époques et de styles, Matthieu Cossé l’a interprétée comme une partition, transformant niches et fenêtres en motifs abstraits. La subtilité de sa proposition tient surtout au fait d’avoir su préserver, malgré les dimensions imposantes, la légèreté du geste, comme une esquisse. Il a aussi eu recours à une palette de gris colorés en accord avec le ciel de Paris, dans lequel se fond le haut de la bâche. Son coup de pinceau virevoltant s’inscrit enfin dans une tradition picturale de l’entre-deux-guerres, portée par Christian Bérard ou Raoul Dufy, avec un hommage en forme de clin d’œil à David Hockney, dont l’une des premières expositions parisiennes se tint justement au Musée des arts décoratifs.
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Une œuvre XXL pour cacher un chantier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°767 du 1 septembre 2023, avec le titre suivant : Une œuvre XXL pour cacher un chantier