Tapisserie à grand spectacle

R.R. Tolkien. L’écrivain a en effet imaginé la saga de la Terre du Milieu dans toutes ses dimensions, littéraires et visuelles, comme une mythologie à part entière. Ses créations graphiques s’inspiraient autant du mouvement Arts & Crafts, de l’Art nouveau et de l’Art déco que des manuscrits médiévaux qu’il avait étudiés. En 1937, la première édition de Bilbo le Hobbit contient ainsi onze dessins et cartes monochromes plus une représentation de la Forêt noire. Ce projet tissé monumental (130 m2 en tout) éclaire donc un pan de son œuvre tombé dans l’oubli, d’une façon d’autant plus surprenante que l’on avait également perdu depuis la fin du XVIIIe le lien entre les grands récits – comme l’Odyssée d’Ulysse – et la trame textile. Cette superproduction méritait un making of : préparation du carton, choix des couleurs à l’aide d’échantillons gouachés et des chapelets de laines teintes correspondants, toutes les étapes du tissage sont accessibles au public en visite de groupe accompagnée, avant la « tombée du métier », le 6 avril 2018, de la première réalisation Bilbo Comes to the Huts of the Raft-Elves. Les prochains épisodes tissés s’échelonneront jusqu’en 2021, tandis que l’on parle d’un projet en cours avec Clément Cogitore, dans la perspective de créer une tapisserie contemporaine à partir de plusieurs captures d’écran. À suivre.