Artiste - Il y a quelque chose de baroque chez l’artiste, dans ses sujets comme dans sa manière, parfois, d’assembler des objets à sa peinture.
Il y a quelque chose du recueillement, aussi, dans ses scènes surgies des ténèbres… Si Pencréac’h est sans cesse tourné vers les Anciens, notamment Caravage vers lequel il revient toujours, c’est pour mieux peindre le présent. « Les artistes ont un devoir d’acuité », dit avec gravité celui qui voit dans l’art « une force opérante ». Encore frais dans son atelier, l’un de ses derniers tableaux montre par exemple un casque de police éclairé à la bougie. Une vanité peinte avec virtuosité – et « à l’huile de lin », répète inlassablement le peintre ! –, dans laquelle le casque remplace donc le crâne de Champaigne. Faut-il y voir une critique du monde et de ses violences ? « Ma peinture ne critique pas, elle montre. » Certes, mais avec une ambiguïté qui pousse chaque fois à réfléchir. Voilà pourquoi d’autres décèlent en lui un peintre d’histoire, ce qu’il a été pour le Printemps arabe, de la grande comme de la petite histoire. Dans une autre huile récente, Stéphane Pencréac’h représente une femme, de dos, donnant le bain à son bébé. D’une grande douceur, la scène est éclairée par une lumière venue d’une fenêtre ou d’une porte entrebâillée, comme une lueur d’espoir dans un monde devenu si sombre. À moins que la porte se referme et que l’artiste peigne, au contraire, la nuit tombant sur le monde… Dans un livre d’artiste à paraître bientôt, Pencréac’h a portraituré vingt tyrans actuels. Les ténèbres, toujours.
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Stéphane Pencréac’h - Artiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°739 du 1 décembre 2020, avec le titre suivant : Stéphane Pencréac’h - Artiste