Qu’est-ce-que le Cercle Valrose ?

Le communiqué a circulé en mai par courrier électronique et sous la forme de flyers dans des galeries parisiennes. Le Cercle Valrose, « nouveau lieu d’art contemporain en Île-de-France » y annonçait son inauguration le 3 juin. Accessible « uniquement sur rendez-vous », il promet « une expérience unique pour un autre rapport aux œuvres et à l’art d’aujourd’hui ». 

Qui se cache derrière cette communication ? Ce n’est plus un mystère aujourd’hui : Xavier Franceschi, l’ancien directeur du Frac Ile-de-France (qu’il avait quitté de façon soudaine en septembre dernier après 16 ans à la tête de l’établissement), est à l’origine du Cercle Valrose. 

Pour y aller, rendez-vous est donné Gare de Lyon, car la destination finale reste secrète. À une heure de Paris environ, le train s’arrête au milieu de la forêt, que l’on traverse, guidé par le maître des lieux. Cette approche bucolique fait partie du jeu de piste mis en place par Xavier Franceschi et prédispose selon lui à une plus grande réceptivité. 

Le Cercle Valrose est une entreprise poétique, mais modeste. Au premier étage d’une maison bourgeoise des bords de Seine, une salle de projection, murs blancs et rideaux gris occultants, a été aménagée. On y découvre en ce moment quatre films de Pierre Paulin (né en 1982), un artiste rare qui a bénéficié d’une exposition personnelle au Plateau- Frac Ile de France en 2017. 

Les conditions de visionnage sont excellentes, comme le déjeuner servi ensuite à la dizaine de convives. Le Cercle, de fait, se matérialise par ces petits groupes constitués pour l’occasion - essentiellement des professionnels de l’art et des artistes. 

« My wardrobe did this to me », l’exposition inaugurale consacrée à Pierre Paulin (jusqu’au 24 septembre) offre à ceux qui ne le connaissant pas de découvrir le travail fascinant d’un artiste nourri de références à l’histoire du sportswear et de poésie conceptuelle. Elle comporte quatre films présentés en quadriptyque. Morceaux choisis (2019), réalisé en collaboration avec Philippe Decrauzat et 1986 (2020), sont suivis de deux œuvres récentes inédites : 1985’s Ritual (2023) et Sexual Sportswear: Brief History of a War Between Two Brothers (2023). Trois à quatre expositions sont prévues chaque année. 

Le cercle peut-il s’agrandir ? C’est ce que souhaite son fondateur, qui l’a pensé comme une aventure collective – ralliant des bonnes volontés et les fonds privés. Sa jauge limitée voue cependant le lieu à rester relativement confidentiel.