Le collectionneur Laurent Dumas inaugure, en mai, la villa Emerige, avec une carte blanche donnée à l’artiste Agnès Thurnauer.
PARIS - Le promoteur Laurent Dumas est un homme qui va vite. En moins de huit ans, il s’est constitué une collection de près de quatre cents pièces, de Frédérique Loutz, dont il a acheté l’ensemble de dessins présentés l’an dernier à la manifestation « La force de l’art », à Anselm Kiefer, en passant par Fabrice Hyber, Bruno Perramant, Damien Deroubaix, Stéphane Sautour, Valérie Belin, Ray Johnson, David Nash, Jorge Queiroz et Fiona Rae. Pour chaque artiste, il acquiert des ensembles plutôt que des échantillons.
« Pour moi, la collection est chronophage. J’y consacre au moins une demi-journée par semaine », constate Laurent Dumas. Outre l’achat, il goûte aussi à la commande privée. Ainsi a-t-il demandé, au sculpteur David Mach, une version en trois dimensions et en allumettes des neuf Marylin de Warhol. De même, s’est-il adressé à Georges Rousse pour réaliser une photographie dans un très beau bâtiment du XVIe arrondissement parisien qu’il avait acheté avant de le réhabiliter.
C’est précisément ce nouveau lieu que le compulsif inaugurera le 5 mai, rue Robert-Turquan. La vocation de cet espace, baptisé villa Emerige, du nom de sa société, n’est pas totalement définie. Pour l’ouverture, Laurent Dumas a donné une carte blanche à l’artiste Agnès Thurnauer, qui exposera sous le commissariat de Luise Kaunert et du collectionneur Philippe Méaille. Dans cet espace composé notamment de trois grandes salles en enfilade, la peintre présentera pendant un mois une trentaine de pièces, certaines de très grand format, comme la série des Nouveaux Biotopes ou les Big-big et bang-bang.
« À l’origine, je voulais y installer les bureaux de ma société, indique Laurent Dumas. Puis est venue l’idée d’en faire un lieu événementiel, où j’accrocherai des œuvres de ma collection, et une fois par an j’accueillerai une exposition confiée à un commissaire. Le reste du temps, l’endroit serait à louer. Je dois le rentabiliser, je me donne deux ans. Si l’espace fonctionne, ça durera, autrement j’y mettrai mes bureaux. Mon métier n’est pas d’être galeriste ou directeur de centre d’art. En fonction de l’engouement, je me déciderai d’une orientation dans les six mois. »
Il est fort probable que le maître des lieux n’en reste pas au schéma d’une simple exposition annuelle. Car l’intéressé a très vite compris l’importance de l’art dans sa vie, mais aussi dans son métier. Le 12 avril, sa société immobilière, en partenariat avec Carlyle Group, a inauguré l’ancien hôtel des Douanes, 25, rue de l’Université, dans le 7e arrondissement à Paris, comportant notamment une fresque de quinze mètres de long et huit portes en bronze réalisées par l’artiste Gérard Garouste. Un type de projet que Laurent Dumas compte multiplier. « Plutôt qu’apporter des œuvres dans un immeuble, on veut faire intervenir un artiste très en amont pour qu’il donne une identité au lieu, explique-t-il. Entre un immeuble décoré de manière basique, et celui dans lequel un artiste serait intervenu, il est clair qu’on aura plus d’intérêt pour celui dont l’identité sera la plus forte grâce au créateur. »
AGNES THURNAUER, du 5 mai au 5 juin, Villa Emerige, 7, rue Robert-Turquan, 75016 Paris, du mercredi au samedi 11h-19h
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Promoteur d’artistes
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°323 du 16 avril 2010, avec le titre suivant : Promoteur d’artistes