Pèlerinage artistique

Avec l’association Derrière le hublot, scène conventionnée d’intérêt national, il a imaginé que l’art pourrait ouvrir des « fenêtres » sur le paysage, afin, en le regardant autrement, de mieux le comprendre. Une façon de « réveiller et de révéler » le GR®65 qui mène de Genève au Pays basque. L’initiative, lancée en 2018 sous la forme d’une « collection d’œuvres d’art-refuge » et d’un programme d’interventions artistiques éphémères, a très vite bénéficié du soutien de l’Agence française des chemins de Compostelle chargée de l’animation de ce bien culturel (inscrit depuis 1998 au patrimoine mondial de l’Unesco). « Fenêtres sur le paysage » compte déjà quatre refuges conçus par des artistes, des architectes ou des designers, comme Super-Cayrou, signé du collectif Encore heureux architectes, ou, en contrebas du village de Golinhac, La Chambre d’or d’Abraham Poincheval, dont l’intérieur, véritable piège de lumière, est tapissé de feuilles d’or et de peinture dorée. Quatre nouvelles créations verront le jour d’ici à fin 2022, parmi lesquelles celle de l’architecte et plasticienne Sara de Gouy, qui s’est intéressée au symbole de Compostelle, la coquille Saint-Jacques, qu’elle a posée en tuiles sur une structure légère. Certains abris, comme la Citerne-lit, constituent une étape pour la nuit : on demande la clé à l’auberge du coin ou à un couple de paysans voisins. D’autres, simples bivouacs, offrent simplement de faire une pause ou de dormir à la belle étoile. Tous visent à sortir des chemins battus et à s’éloigner des lieux communs par les sentiers de la création.