La 6e édition de la Biennale d’architecture de Rotterdam explore les relations entre ville et nature.
ROTTERDAM - Depuis 1996, le réseau Thalys a placé Rotterdam à seulement deux heures trente de Paris. Le dépaysement est total dans cette ville portuaire qui, outre l’attrait de la mer, présente une singularité au sein de l’Europe historique : ville multiculturelle dirigée par un maire de double nationalité, marocaine et néerlandaise, elle a été totalement détruite sous les bombardements de 1940. Aussi, affranchie de tout passé historique encombrant, elle est un terrain fertile pour l’accueil d’un atelier de réflexion prospective sur la ville : la Biennale internationale d’architecture de Rotterdam ou « IABR », fondée en 2001.
Développement urbain
Pour son 6e opus, la manifestation examine le métabolisme de l’organisme urbain en explorant les relations entre la ville et la nature. L’inauguration a été marquée par la diffusion d’images saisissantes : celles d’un film sur la Terre, vue de nuit depuis un satellite, et qui montrait par l’éclairage artificiel l’existence d’une nébuleuse urbaine continue. Le paysagiste et commissaire Dirk Sijmons commentait ces images en ces termes : « Avec plus de la moitié de la population globale vivant dans des zones urbaines, avec davantage d’arbres dans les parcs et les pépinières que dans la forêt tropicale, les villes sont devenues notre environnement naturel. Si nous voulons résoudre les problèmes mondiaux écologiques, nous devons d’abord résoudre ceux posés par le développement urbain. »
Jusqu’au 24 août, cette problématique est explorée principalement à travers une vaste exposition de 96 projets (installations, plans, cartes, maquettes, études statistiques…) présentés selon cinq thématiques dans le Kunsthal et le Musée d’histoire naturelle, manifestation accompagnée dans la ville d’événements annexes.
L’une de ces thématiques, « Stratégie pour le paysage urbain », se veut une recherche appliquée où l’on trouve le très remarqué projet « Brabantstadt », mené conjointement avec des édiles politiques de la riche Province du Brabant dans le sud des Pays-Bas.
Matérialisée par les agences Architecture Workroom Brussels, Floris Alkemade Architect et Lola Landscape Architects, l’étude a mis en place des stratégies de développement dépassant les intérêts locaux. Pour connecter le tapis urbain de ce territoire, patchwork disparate, elle s’appuye de manière novatrice sur l’utilisation de l’eau, très présente dans cette région du delta de la Meuse et du Rhin. Outre les cartes et les schémas, le travail est illustré par une tapisserie murale que l’équipe a fait réaliser au motif de la Province du Brabant et qui rappelle que cet art fut une tradition artisanale de la région.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Pays-Bas - Métabolisme urbain
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 24 août, Kunsthal Rotterdam, Westzeedijk 341 ; Musée d’histoire naturelle, Westzeedijk 345, tlj sauf lundi, 10h-17h, dimanche 11h-17h, http://iabr.nl/en
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°417 du 4 juillet 2014, avec le titre suivant : Pays-Bas - Métabolisme urbain