Plasticien - Impossible de voir son installation inédite au Palais de Tokyo, L’Huile et l’Eau, représentant à la poudre d’acier aimanté l’hôtel de ville de Paris en feu pendant la Commune (1871), sans penser à la France secouée par les Gilets jaunes.
Pourtant, le plasticien marseillais, lauréat en 2018 du prix des amis du Palais de Tokyo, précise que cette proposition mêlant béton sucré, dessin, résine, son ainsi qu’écriture, dévoile un paysage en déliquescence imaginé bien avant le mouvement de protestation né fin 2018. Il s’agit pour lui de mettre l’accent sur diverses manifestations populaires, de la Commune de Paris aux revendications identitaires. Attentif depuis plusieurs années aux insurrections et aux contre-pouvoirs, Nicolas Daubanes se nourrit de l’histoire des formes de résistance et de résilience pour questionner tant la notion d’enfermement que les stratégies d’opposition pragmatiques. Il reprend souvent, comme ici avec le béton sucré, des techniques de sabotage héritées de la guerre. « Une des problématiques qui me stimulent, note l’artiste, concerne la manière dont des personnes en situation de contrainte extrêmement forte inventent des solutions pour s’en sortir. Comment une femme, un homme, un malade ou un prisonnier peut trouver des ressources plutôt belles et drôles pour améliorer son quotidien. » En effet, ses productions crépusculaires évoquant non-stop dangers, chutes et ruines sont cependant portées par une énergie créatrice et un élan vital qui donnent envie, malgré tout, d’y croire.
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Nicolas Daubanes - Plasticien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°733 du 1 avril 2020, avec le titre suivant : Nicolas Daubanes - Plasticien