Figure du street art, l’artiste et poète était l’une de ses pionnières. Elle s’est éteinte le 22 mai mais laisse son empreinte dans les rues de Paris.
Paris. Elle avait créé la silhouette d’une égérie brune et sexy dont la plastique attirait le regard, une femme fatale impudente qui jonglait avec les mots sur les murs de la ville, son terrain de jeu préféré. C’est la fréquentation, au début des années 1980, des collectifs des Frères Ripoulin et Vive la peinture qui donne à Miss.Tic (née en 1956) l’audace et l’envie « d’enfiler l’art mur pour bombarder des mots cœurs ». Son sens de la formule et ses créatures provocantes s’adressent alors autant au passant anonyme qu’aux hommes qui ont traversé son existence, parfois en la bouleversant. Cette amoureuse de la vie et du verbe avait payé le prix de sa liberté d’expression, à l’époque – la fin des années 1990 – où ses graffitis au pochoir dans l’espace public n’étaient pas considérés comme des œuvres mais comme des délits. Après la justice, c’est la mode qui la rattrape cependant : Louis Vuitton, Kenzo, Comme des garçons font appel à ses créations. La graffeuse s’est fait un pseudonyme : elle signe des affiches pour le théâtre et le cinéma, tandis que paraissent plusieurs ouvrages sur son travail. « Elle a magnifiquement su ne pas se laisser enfermer dehors », dira à son propos la comédienne Andréa Ferréol. Le travail de Miss.Tic a en effet tardivement intégré le monde des galeries et des foires. Mais rares sont les institutions à lui avoir seulement entrouvert leurs portes : ses œuvres graphiques sont présentes dans les collections du Victoria and Albert Museum à Londres ; dans celle du Fonds d’art contemporain-Paris Collections (anciennement Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris) ainsi que dans celle du Mucem à Marseille.
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Miss.Tic, grande dame du graffiti
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°591 du 10 juin 2022, avec le titre suivant : Miss.Tic, grande dame du graffiti