Maurice Renoma - Mode

Il s’est, pour sa part, toujours considéré comme un artiste. Tout en avouant ses faiblesses : « Je suis ignorant, dyslexique et je ne sais pas dessiner », affirme-t-il. Élevé entre une machine à coudre et une paire de ciseaux, ce fils d’un tailleur et d’une couturière a cependant eu très tôt le sens de l’époque, et le goût des matières. « J’ai un excellent toucher, je sens les tissus vibrer sous mes doigts », explique-t-il. Imaginée autour du patchwork, l’une de ses toutes premières collections lui vaut une notoriété qui en fait bientôt le créateur de costumes en alpaga préféré du monde du spectacle et du cinéma. Avec Gainsbourg en fidèle égérie, sa boutique chic du 16e arrondissement rhabille le tout-Paris, tandis que les spencers Renoma se vendent comme des petits pains. Reste un désir de s’exprimer, pour trouver, peut-être, un sens à l’existence. Cette aspiration le pousse, dans les années 1990, vers la photographie. Depuis 2017, il invite des artistes plasticiens à intervenir sur ses tirages, comme Jorge Luis Miranda Caracedo, avec lequel il signe une exposition à la rentrée. Maurice Renoma a également ouvert au-dessus de sa boutique historique L’Appart, espace de rencontres autour de l’art. Cet octogénaire assure qu’il a de « plus en plus envie d’apprendre ». Lui qui a découvert l’œuvre de Baudelaire sur le tard perçoit entre la poésie et la peinture des correspondances qui le réjouissent. Il voudrait les partager.