Livres d’images

Des histoires sans paroles dans lesquelles, à chaque fois, le dessin prend toute la place, éditées au format 30 x 40 dans le cadre d’une nouvelle collection : Lontano. Le succès du dernier album de Brecht Evens (Les Rigoles, récompensé par le prix spécial du jury au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême 2019) a été l’un des déclencheurs de cette envie éditoriale ancienne. « L’idée est de redonner à l’image son pouvoir d’ouvrir l’imaginaire », explique le directeur de collection, Thomas Gabison. Hors normes par son format, Lontano fait également le pari de la transversalité, entre art, bande dessinée, graphisme, photographie, sans limite dans le temps ni l’espace quant au choix de ses auteurs. « Nous pourrions aussi bien publier un dessinateur du XVe siècle qu’un tagueur indien. » La référence ? Quelque part entre Les Crocs électriques de Stéphane Blanquet, travail d’édition compulsif mêlant tous les registres de création, brute ou contemporaine, et la collection Photo Poche d’Actes Sud dédiée au médium photographique. Présentés comme des « livres affiches », les trois premiers ouvrages seront bientôt suivis d’un quatrième opus signé Paul Cox, portant justement sur une sélection des réalisations de l’artiste pour le Théâtre du Nord, à Lille. L’absence de texte est aussi un atout commercial, car il ouvre à moindre coût au marché international ; dans le cas de Paul Cox, véritable star au Japon, cela peut se révéler intéressant. C’est, en tout cas, une économie significative d’une époque avide de retrouver une certaine innocence des images.