Enceinte - De prime abord, on pourrait penser à un casque des Daft Punk. C’est, en réalité, un appareil imaginé par le fabricant de matériel audio haut de gamme français Devialet.
Son nom : Phantom [« fantôme », en français]. L’objet est pompeusement sous-titré Implosive Sound Center, soit peu ou prou « centre d’implosion du son ». Pour les non-professionnels, il s’agit plus trivialement d’un engin mixant un ampli et une enceinte. Celui-ci est connecté et peut donc « recueillir », sans fil et par wi-fi, la musique en provenance des « sources » habituelles (smartphone, tablette, ordinateur ou télévision). Lancé il y a quelques mois en France, il fait, depuis la rentrée, ses premiers pas sur le sol étasunien. Pour Emmanuel Nardin, l’un des cofondateurs de Devialet et actuel directeur des produits & design : « Phantom est à la fois une “technologie de rupture’’ et un “design de rupture’’. »
D’un côté donc, une technologie sophistiquée, baptisée ADH Intelligence et activée notamment grâce à « un microprocesseur d’hybridation de technologies digitale et analogique », un système qui permet d’obtenir la puissance de l’une avec la précision de l’autre. Résultat : le signal sonore est « purifié », d’où un son « plus puissant, plus net et sans distorsion ».
De l’autre, une esthétique originale. « Elle est basée sur l’architecture la plus efficace : une sorte de gélule oblongue sans aucune arête, afin que le son se propage au mieux, explique Emmanuel Nardin. On appelle cela une sphère ‘“pulsante’’. » Lors de sa conception, « nous nous sommes inspirés des principes du Bauhaus, assure le designer : minimalisme et fonctionnalité ». À y regarder de près,
sa forme semble davantage puiser dans les lignes chères au Streamline américain, à mi-chemin entre l’aspirateur-traîneau Compact Electra C6EPB de Harold S. Ryden et le radiateur Solaire 3000-B de Wayne A. Gustafson. Très compact, l’appareil est fabriqué en aluminium et en ABS, un polymère qui présente l’avantage d’avoir une bonne tenue aux chocs. Sur l’un des côtés, le plus élevé, on distingue aussi une petite rosace. « Son dessin est directement inspiré des fameuses figures de Chladni, précise Emmanuel Nardin, ces représentations très graphiques qui permettent de visualiser l’amplitude d’une vibration. » Pas moins de quatre haut-parleurs sont nécessaires pour restituer un son stéréo. Ainsi, les graves sont-ils produits par débattement des « ailes latérales ».
Le plus impressionnant est de les voir, de chaque côté, s’activer en rythme lorsqu’on augmente le volume. Pour peu, l’engin se trémousserait tout seul.
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L’ectoplasme du son
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La firme Devialet a été créée en 2007 par Pierre-Emmanuel Calmel, ingénieur, Quentin Sannié, entrepreneur, et Emmanuel Nardin, designer. L’entreprise emploie une centaine de personnes, dont 40 ingénieurs, et assure avoir déjà déposé 77 brevets pour protéger ses inventions technologiques
A voir
Il existe pour l’heure deux modèles de « centres sonores » : Phantom (puissance 750 W, 1 690 € pièce) et Silver Phantom (puissance 3000 W, 1 990 € pièce).
Poids : 11 kilos.
Longueur : 34,3 cm
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°684 du 1 novembre 2015, avec le titre suivant : L’ectoplasme du son