Luberon - Le vin, l’architecture et l’art composent ici, dans ce vallon aux confins du Ventoux et des monts du Vaucluse, un « assemblage » inédit, subtil et charpenté.
Le vin est celui du domaine des Davids, situé à 580 m d’altitude dans le parc naturel régional du Luberon, entre Apt et Banon. Il a été racheté en 2000 par l’entrepreneuse belge Sophie le Clercq, qui a transformé ce site alors en friche en un domaine de 120 hectares dont, à ce jour, 22 consacrés à la vigne et 18 à la polyculture biologique (arbres fruitiers, oliviers, chênes truffiers…). L’architecture est celle du chai, construit par Marc Barani et inauguré au début de l’été. Adossé à la colline qu’il semble prolonger et pensé en fonction de la lumière, le bâtiment, qui a la forme d’un long parallélépipède, est à la fois un geste fort et une prouesse technique. Réalisé en béton planchette pigmenté avec les ocres de la région, il revendique à la fois le mimétisme avec son environnement (qui augmentera avec la repousse de la végétation alentour) et la présence affirmée de ce bloc géométrique sobre, minimal, radical, « sorti de terre comme un mastaba antique » dont le long fronton surmonte un autre rectangle constitué par les baies vitrées qui ouvrent sur l’intérieur. L’effet est d’autant plus troublant que ce qui ressemble à la longue visière d’une casquette de 35 m de long, 6 m de profondeur et de plus de 30 tonnes, comme un auvent, est le résultat d’un spectaculaire porte-à-faux dont les attaches et contrepoids sont dissimulés dans la structure.L’œuvre a été réalisée par Yves Zurstrassen, mari de Sophie le Clercq, qui partage son temps entre Bruxelles et Les Davids. Dans le long couloir d’entrée, il a installé un mural de 11 m x 3 m, une splendide mosaïque réalisée avec de petits carreaux de verre rouges, gris et blancs de 1 cm x 1 cm, dans laquelle l’artiste fait danser ses formes abstraites, à la géométrie quelquefois contrariée par l’entrelacement de son fameux motif à petits trous, qui anime habituellement ses toiles. Un grand cru, en quelque sorte.
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L’art au milieu des vignes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°746 du 1 septembre 2021, avec le titre suivant : L’art au milieu des vignes