La Biennale de La Havane célèbre le rapprochement avec les Etats-Unis

"Le monde est très attentif à ce qui se passe à Cuba. Nous sommes devenus à la mode et tout le monde veut venir à la Havane", s'est réjoui devant la presse le directeur de la Biennale Jorge Fernandez.

Présentée dès sa première édition en 1984 comme un espace d'échanges et de confluences, la Biennale de La Havane a longtemps fait la part belle aux artistes des pays du tiers-monde, avant d'élargir ses horizons ces dernières années.

Avant même l'ouverture de cette XIIe Biennale, le Musée national des Beaux-Arts de Cuba arborait jeudi sur sa façade le "drapeau afro-nord-américain" de David Hammons, qui joue avec les couleurs de la bannière américaine.

Cette oeuvre fait partie de 100 pièces prêtées par le Musée new-yorkais du Bronx (BxMA) dans le cadre d'un échange exceptionnel avec le Musée national des Beaux-Arts de Cuba.

Lors de cette grande fête de l'art contemporain, plus de 200 artistes venus de 44 pays vont exposer jusqu'au 22 juin des oeuvres et installations parfois étonnantes, telle cette "patinoire" en résine que l'artiste irlando-américain Duke Riley doit installer sur le Malecon, le célèbre boulevard de bord de mer de La Havane.

Dans le cadre du même projet, intitulé "Derrière le mur" et réunissant une cinquantaine d'artistes de nombreux pays, le peintre cubain exilé Glexis Novoa présentera une exposition de dessins censé nourrir une réflexion sur le passé et "la révolution à venir", en référence au rapprochement annoncé fin 2014 entre Cuba et les Etats-Unis et aux réformes économiques en cours sur l'île.

Des expositions sont prévues dans une vingtaine d'espaces fermés et places publiques de la capitale cubaine.

Auront également lieu des rencontres et débats très attendus entre des artistes de l'île et des Cubains exilés, qui ont pour la première fois bénéficié d'invitations officielles des autorités.