Éric Bourret - Photographe

« Marcher est un art de vivre », dit-il. La chaîne himalayenne et les Alpes ont été longtemps ses terres de prédilection avant qu’elles ne s’élargissent à l’Islande, l’Afrique du Sud et aux forêt primaires des îles de la Macaronésie. Le reste du temps, les calanques de Marseille, la montagne Sainte-Victoire ou le massif de la Sainte-Baume forment des univers familiers où il revient régulièrement. « Flux », l’exposition du Centre de la Vieille Charité, à Marseille, offre aujourd’hui une sélection de travaux réalisés à travers le monde ces dix dernières années. L’évolution dans ces paysages suspend le temps. Les images produites et superposées lors de la post-production basculent la perception. Éric Bourret a trouvé dans la marche une énonciation. Il inscrit d’ailleurs son travail dans la veine des artistes marcheurs du land art anglais, en particulier Hamish Fulton. La dimension performative fait partie intégrante de l’œuvre. « La marche engage le corps. C’est lui qui photographie, pas le cerveau », souligne le photographe. Aucune volonté d’expédition ou d’exploit pour autant. Simplement ce « besoin de se confronter à la rudesse, à l’hostilité d’un paysage pour l’énergie qu’elles déploient ». En 2019, le Musée de Lodève l’a ainsi invité sur les terres des causses et du Larzac, qu’il ne connaissait pas, pour réaliser un travail qui sera dévoilé en avril 2022. En attendant, Éric Bourret, poursuit sa vie urbaine entre La Ciotat et Marseille, quand il ne part pas pour d’autres contrées.