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Drones d’anniversaire

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 28 mars 2022 - 364 mots

Elbphilharmonie -  La culture peut changer la physionomie d’une ville, d’un territoire. C’est ce que l’on appelle « l’effet Bilbao », depuis l’ouverture en 1997 du Musée Guggenheim à Bilbao, en Espagne.

Recherché depuis par de nombreuses autres villes dans le monde, cet « effet » a un impact positif sur l’urbanisme, l’architecture, le tourisme, et même la psychologie des villes, mais il est toutefois difficile à reproduire… Difficile mais pas impossible ! Depuis janvier 2017, Hambourg bénéficie elle aussi de cet « effet », non pas grâce à un musée mais à sa philharmonie, avec sa grande salle de concerts, son auditorium, ses loges, ses foyers, ses restaurants, et même son hôtel de 244 chambres. Construite par les architectes suisses Herzog & de Meuron sur un ancien entrepôt de cacao et de thé en brique, l’Elbphilharmonie (c’est son nom) a accompagné la transformation du quartier portuaire HafenCity, important projet européen de développement urbain en centre-ville (plus de 150 hectares) tout en devenant dès son inauguration le porte-drapeau de la deuxième ville portuaire d’Europe (après Rotterdam). Son architecture audacieuse – un bloc que l’on pourrait croire « extrait de La Mer de glace (1823-1824), œuvre du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich, conservée à la Kunsthalle de la ville », notait judicieusement Le Monde en 2017 – s’élève comme la proue d’un navire sur l’Elbe. Et le succès a été immédiat : près de 2,7 millions de spectateurs venus assister à plus de 2 500 concerts depuis le concert d’inauguration donné le 11 janvier 2017 en présence d’Angela Merkel. Il est tel que l’Elbphilharmonie n’a pas eu la patience d’attendre son dixième anniversaire pour souffler ses bougies. Pour ses cinq ans, l’institution s’offre une sculpture aérienne lumineuse de Drift. Le soir du 28 avril 2022 (prévu en janvier, l’événement a dû être reporté en raison de la Covid), le duo d’artistes néerlandais fera en effet voler autour du bâtiment des centaines de drones lumineux qui onduleront durant quelques minutes sur le tempo du concerto pour piano et orchestre de Thomas Adès joué lors du concert anniversaire du 11 janvier dernier. Le titre de cette sculpture temporaire : Breaking Waves, soit le nom en anglais donné aux vagues déferlantes. Ou comment surfer sur le succès.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Drones d’anniversaire

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