Décès de l’artiste franco-biélorusse Boris Zaborov

Né à Minsk (Biélorussie) en octobre 1935, Boris Zaborov vivait en France depuis 1981 et avait même obtenu la nationalité française. Formé aux beaux-arts de Saint-Pétersbourg puis de Moscou, il pratique à ses débuts dans l’ex-URSS surtout le dessin. Attiré par la peinture, il quitte sa Russie natale pour Paris afin de faire reconnaître son art. Il trouve sa place dans le milieu artistique parisien, et en 1983 la galerie Claude Bernard lui consacre sa première exposition.

Il est difficile de rattacher Zaborov à un mouvement précis, indique Philippe Bidaine, son biographe et ami. C’est avant tout un peintre figuratif, « sans pour autant prendre l’objet comme déterminant de sa peinture, plutôt métaphorique » ajoute l’historien d’art. Zaborov prenait comme modèles de vieilles photographies et réalisait des peintures figuratives constellées de messages, signes, réflexions philosophiques sur la mort, la vie, le passé. Sa peinture est comme incrustée : sous son aspect lissé, elle est une succession de couches épaisses, griffées, évoquant du verre sans tain. 

Zaborov réalise également des livres-sculptures en bronze, auxquels La Monnaie de Paris consacre une exposition en 2006. L’une de ses sculptures est acquise par l’université Technion d’Haïfa, en Israël, et exposée sur son campus depuis 2007.
 
En 1989 a lieu au Palais de Tokyo une première rétrospective de son œuvre. Ses travaux voyagent alors dans le monde entier. Il expose dans des galeries à Tokyo (Art Point), New York (O’Hara), Paris (Vallois, Claude Bernard). Ses œuvres vont de musées en musées : Pouchkine, à Moscou en 1995, le Luxembourg à Paris en 2004, ou encore la Galerie des Offices de Florence, qui acquiert l’un de ses autoportraits en 2008. Enfin, sa patrie d’origine reconnaît à son tour son œuvre picturale : sa ville natale de Biélorussie lui consacre une importante rétrospective en 2010.

Parallèlement à son travail de plasticien, il réalise des costumes et décors de théâtre : la Comédie Française a fait appel à lui pour plusieurs décors, ainsi pour Lucrèce Borgia et Amphitryon.

En 2012, il est nommé Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres de la République Française. Il laisse de nombreuses œuvres dans son atelier parisien du 11e arrondissement.