Danse avec le Louvre

De son côté, Anne Teresa De Keersmaeker a entrepris depuis quelques années de confronter la danse à des contextes différents de la scène, notamment ceux des musées, mais elle n’avait encore jamais travaillé en lien avec la peinture. Pour Forêt, coproduction du Louvre et du Festival d’automne, elle a de nouveau collaboré avec le chorégraphe Némo Flouret, complice du spectacle Dark Red, présenté en 2020 à la Fondation Beyeler à Bâle. La pièce qu’ils ont imaginée ensemble se tiendra dans l’aile Denon, tapissée de chefs-d’œuvre de maîtres français et italiens. Sa Grande Galerie avait déjà servi de décor en 2018 au clip Apeshit de Jay-Z et Beyoncé, sur fond de Mona Lisa, mais, cette fois-ci, le public sera invité à assister au spectacle. Anne Teresa De Keersmaeker a composé avec l’architecture du lieu et les immenses escaliers et la configuration en « H » l’ont incitée à concevoir « une déambulation jouant avec la perspective, le regard et les cadrages ». Elle a également dû faire avec les contraintes de l’institution. Cette forteresse n’est cependant pas imprenable. « Le Louvre doit rester ouvert à la création contemporaine », explique Sébastien Allard, directeur du département des peintures, qui a accompagné le projet. Devenu une usine à touristes, l’établissement espère attirer grâce à ce type d’initiative d’autres visiteurs, parisiens et franciliens. D’autant que Forêt l’éclairera sans doute d’une manière inédite, estime-t-il : « C’est la force des grandes créations : après elles, on ne regarde plus les lieux et les œuvres de la même façon. »