Cabourg - Le colombage est un art. En vigueur depuis l’Antiquité romaine, cette technique de construction à pans de bois s’utilise en France dès le Moyen Âge et jusqu’au XIXe siècle.
On en trouve aujourd’hui encore aussi bien en Alsace qu’en Sologne ou en Normandie. À Cabourg, dans le Calvados, les exemples sont légion. En témoignent les villas cossues qui jouxtent le Grand Hôtel, face à la mer. Pour réaliser les nouveaux vestiaires du club de tennis historique de la ville, le cabinet Lemoal Lemoal s’est évidemment inspiré dudit principe constructif. « Le colombage, raconte Christophe Lemoal, fondateur avec son frère Jesse de l’agence éponyme, a toujours été une technique de construction low cost, autrement dit, on commençait par monter une structure en bois que l’on remplissait, ensuite, avec ce que l’on avait sous la main : pierre, brique, plâtre, torchis, terre… Afin de protéger les éléments en bois de possibles infiltrations, le tout était souvent entièrement revêtu d’un enduit. » In situ, deux constructions retiennent, en outre, l’attention des architectes : d’une part, l’imposant portique de facture normande datant du début du XXe siècle qui marque l’entrée d’honneur, dont ils louent « l’impressionnant travail de charpenterie » ; d’autre part, l’actuel préau couvert qui sert de parking à vélos et feu son jumeau, jadis érigé dans une parfaite symétrie par rapport au club-house, à l’emplacement précis sur lequel s’implante aujourd’hui leur projet, édifices coiffés d’une toiture typique à deux pans habillée de tuiles plates en terre cuite, les fameuses « tuiles normandes ». Ces deux typologies associées à la méthode du colombage seront sources d’influence pour penser le nouveau bâtiment. Pour le moins compact, ce dernier est un simple et néanmoins subtil exercice de construction. Surface totale : 100 m2. Coût des travaux : 350 000 euros HT.« L’idée était de redonner une contemporanéité à ce principe traditionnel qu’est le colombage, explique Christophe Lemoal. En décalant la peau du bâtiment davantage vers l’intérieur du volume, nous avons voulu mettre en valeur les assemblages de cette ossature en bois massif. Laissée nue, elle s’en retrouve ainsi magnifiée. » C’est effectivement le cas : composée de robustes éléments de mélèze brut à section carrée de 18 x 18 cm, la structure dessine un puissant motif géométrique. Hormis la façade est, long mur en béton opaque sur lequel prend appui l’ensemble des gaines techniques, tuyauteries et circuits électriques, les trois autres façades sont faites de cadres métalliques sertis d’une double peau en polycarbonate translucide. De jour, une lumière douce et homogène baigne les vestiaires et le couloir principal qui les dessert. De nuit, l’édifice devient « boîte lumineuse », s’éclairant tel un chôchin, ou lanterne nipponne.
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Colombage minimaliste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Colombage minimaliste