Chaque portrait au pastel sec de chacun des soldats – il n’y a que seize officiers, et aussi quatre infirmières et quatre aumôniers – venus de quatre continents et ayant été plongés dans cette effroyable broyeuse de vies que fut la Première Guerre mondiale, apparaît avec une présence simple et très humaine.
Seuls le regard, la morphologie, la couleur de la peau et une éventuelle pilosité singularisent chaque visage. Hors de la grande diversité des couvre-chefs, le peintre n’a accordé que peu d’importance à l’uniforme, tout juste esquissé, ni aux décorations, quasi inexistantes. Loin de tout décorum habituellement associé aux décorations - nous sommes tout de même au Musée de la Légion d’honneur -, cette exposition rend hommage à des combattants pas nécessairement porteurs de médailles.
Eugène Burnand (1850-1921), un peintre suisse qui termina ses études dans l’atelier de Gérôme aux Beaux-Arts de Paris, et dont la peinture religieuse connut un franc succès, entame en 1917 une série de portraits de combattants issus de quatorze nations différentes pour affronter l’Empire allemand aux côtés des alliés, avec l’ambition de publier un ouvrage, Les Alliés dans la guerre des nations, faisant ressortir la diversité des humains ayant participé au conflit. Marin japonais ou nord-américain, spahi algérien, sous-officier écossais ou hindou, tirailleur sénégalais, etc., cent deux portraits de survivants aux massacres de 1914-1918 entourent la vitrine contenant les décorations et les trois bâtons de maréchal de Ferdinand Foch, généralissime des armées alliées, trois fois élevé à la dignité militaire de maréchal, par la France, la Grande-Bretagne et la Pologne.
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Cent deux portraits de soldats « tout simples »
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°708 du 1 janvier 2018, avec le titre suivant : Cent deux portraits de soldats « tout simples »