VALENCE
Spectacle Dessiné - Tout commence dans l’obscurité du cosmos où résonnent d’étranges sonorités.
L’écran noir est parsemé de points blancs qui grossissent peu à peu, jusqu’à y faire apparaître l’ombre portée du violoncelliste Gaspar Claus assis devant la surface de projection qui devient vignette de BD à échelle humaine. À quelques mètres de lui, le dessinateur François Olislaeger fait évoluer son trait en direct autour du musicien depuis sa tablette graphique. Le violoncelle électrifié déploie des textures expérimentales propices aux balbutiements de lignes abstraites qui se prolongent en formes figuratives, pour raconter l’histoire de la création du monde. Dessin et violoncelle s’accompagnent, se répondent et se transforment au contact l’un de l’autre par un jeu d’analogies entre lignes et sons, patterns graphiques et sonores, mais aussi entre fiction et réalité, lorsque la silhouette du violoncelliste interagit avec le personnage d’une fillette. La poésie surgit sans fausse note dans ce cheminement entre figuration et abstraction. Le dessin évolue au fur et à mesure : un point devient planète, qui devient banquise dont la fissure grandissante forme une coque de bateau. Le timbre chaud et enveloppant du violoncelle s’étire en textures déroutantes, chants de baleines, crissements ou encore pizzicatos, comme autant de gouttes de pluie donnant vie à une jungle luxuriante, qui se fondent en nappes mélancoliques. La fluidité du crayon se superpose à celle de l’archet comme deux partitions dont l’osmose emporte tout au long de cette demi-heure virtuose. Ce qui tremble et brille au fond de la nuit noire est un curieux dessin qui revêt à merveille les attributs de la musique, mouvement à la fois éphémère et infini.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°721 du 1 mars 2019, avec le titre suivant : Accords parfaits