L’écran, immense, est posé, légèrement incliné, contre un des murs de l’ancienne sacristie, que baigne une semi-obscurité.
L’architecture cistercienne du lieu – exemple remarquable de l’art ogival du XIVe siècle – sert d’écrin à Climat général, « dessin animé dynamique » imaginé par Claire Malrieux en réponse à l’invitation du Collège des Bernardins, dans la continuité du séminaire « L’humain au défi du numérique ». Claire Malrieux a voulu que son œuvre, ainsi adossée, semble, comme les questions qu’elle soulève, « en attente, en suspens ».
Cocréation entre l’artiste, qui l’a conçu, et l’algorythme qui le produit en temps réel, Climat général invite à une forme de contemplation, encouragée par une composition sonore relaxante. Le propos est cependant loin d’être lénifiant : « J’ai travaillé le dessin avec l’idée que les logiques de prévision ne sont plus en mesure de prédire les catastrophes naturelles […] générées par des spasmes […] qui résultent des conjonctions politiques, industrielles et humaines », explique Claire Malrieux.
« Écosystème » en perpétuelle évolution, dans lequel apparaissent des motifs, des lignes, des points, Climat général est en quelque sorte une tapisserie digitale. Et c’est bien la délicatesse de cette œuvre, nourrie des conséquences – désastreuses – de l’anthropocène et de l’hybridation du geste avec la machine qui frappe, davantage que l’urgence de son constat. L’apocalypse serait-elle un moment de grande douceur ?
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Climat d’incertitude
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : Climat d’incertitude