PARIS [07.07.15] - Christie’s réalise une progression de 56 % au 1er semestre, totalisant 123 millions d’euros de ventes publiques alors que les 10 premiers OVV français augmentent également mais que Drouot poursuit sa baisse entamée depuis 2011.
A mi-parcours, l’heure est aux bilans. Même si les chiffres ne sont pas totalement comparables, entre les Opérateurs de ventes volontaires (OVV) qui déclarent avec TVA, comme Artcurial et les autres opérateurs parisiens, ceux qui comptabilisent dans leur total les after sales et les ventes privées, comme Christie’s, et l’hôtel Drouot qui ne communique que le produit des ventes publiques sans les after sales, c’est un véritable casse-tête.
Il est cependant possible d’effectuer un classement, avec toujours le même trio de tête, qui joue au jeu des chaises musicales. Ainsi, Christie’s, qui a décidé de ne plus communiquer son chiffre semestriel par pays mais un chiffre global, (mais le JDA a pu obtenir l’information) ravit la première place à Sotheby’s avec un total de 123 millions d’euros (commissions acheteurs, after sales) soit une croissance de 56 % par rapport à l’an passé (78,9 millions d’euros). Cette progression est due à un nombre plus important de ventes (22 contre 18), la collection de la fondation Triton, qui a récolté en mars 9,8 millions d’euros, une vente d’art d’Asie qui a presque atteint 20 millions d’euros ainsi qu’une vente d’arts premiers qui a récolté 11,5 millions d’euros, soit des augmentations comprises entre 60 et 150 % par rapport au 1er semestre 2014.
En tout, avec les ventes privées, l’opérateur obtient un total de 184 millions d’euros, ce qui porte le produit des ventes privées à 61 millions d’euros contre 6,1 millions en 2014. Un chiffre considérable qu’Edouard Boccon-Gibod, directeur général de Christie’s France, explique par le bon travail de ses spécialistes. « L’objet même d’une vente privée, est qu’on ne dévoile rien ».
Le chiffre d’affaires des trois premières maisons de ventes françaises continue d’augmenter, totalisant 355 millions d’euros, soit une croissance de 18,3 % par rapport au premier semestre 2014. Sotheby’s descend à la seconde place (116,4 millions d’euros) tandis qu’Artcurial prend la troisième (115,5 millions d’euros), notamment grâce à son département automobiles de collection, dont la croissance a été portée par le succès de la Collection Baillon et de la vente de Rétromobile qui a totalisé 45,5 millions d’euros. Une aubaine puisque sans les ventes de voitures, Artcurial ne dépasserait pas la barre des 60 millions d’euros. Pour continuer de s’imposer dans le trio, il faudra qu’elle renforce ses ventes d’art impressionniste, moderne et contemporain, qui récoltent 3 fois moins que Sotheby’s (46,9 millions d’euros).
Quoiqu’il en soit, pour tous les OVV dont le chiffre d’affaires a augmenté de façon significative, des collections prestigieuses ou des œuvres importantes, ont fait la différence. C’est le cas de la maison de ventes Aguttes, dont le chiffre d’affaires augmente de 71 %, et qui passe ainsi de la 7e place dans le classement du 1er semestre 2014, à la 4e place, avec 28,6 millions d’euros. « Nous avons eu de la chance car de nouveaux collectionneurs nous ont confié 2 œuvres de Sanyu. Ce qui fait la différence, c’est de bien maîtriser sa vente et connaître ses acheteurs », commente Claude Aguttes. Ces deux œuvres ont rapporté à elles deux à l’opérateur plus de 8 millions d’euros, au sein d’une vente d’art moderne qui a totalisé 11 millions. Même constat pour la maison bellifontaine Osenat (8e place) avec un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros ( 50 %) par rapport au 1er semestre 2014, une croissance en partie due à la vente de la collection d’œuvres de Pierre Bonnard d’Antoine Terrasse, qui a rapporté 5,5 millions d’euros.
Au chapitre des déceptions, Piasa perd 1 million par rapport à 2014 avec 16 millions d’euros de total. L’OVV se maintient en matière de design mais l’opérateur a organisé moins de ventes traditionnelles et a manqué de ventes de collections pour ce premier semestre.
La plus grosse des déconvenues concerne l’hôtel des ventes Drouot qui baisse de nouveau (-13 %) totalisant 192 millions d’euros contre 221 millions au premier semestre 2014. « Si l’on soustrait du total les bilans de Piasa, Cornette de Saint-Cyr et Tajan, qui nous ont quittés depuis, la baisse réelle n’est que de -5,8 %, un chiffre constant, qui correspond à un baisse du produit moyen des ventes s’expliquant par le fait qu’un segment du marché est un peu touché, soit notre cœur de métier, c’est-à-dire les ventes classiques », explique Olivier Lange, directeur général de Drouot.
Notes : Sotheby's et Christie's communiquent leurs bilans trimestriels hors TVA, ces maisons anglo-saxonnes ayant une communication globale internationale. En effet, Londres et New York ne sont pas concernés par la TVA française.
Les opérateurs français incluent la TVA car la somme représente ce que l’acheteur a déboursé en totalité pour acquérir l’objet. Inclure la TVA ne change rien au classement, à part gonfler les chiffres.
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Christie’s France reprend la tête des maisons de ventes
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