BRUXELLES (BELGIQUE) [11.11.11] - La commission de la Culture du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient d’adopter une proposition de résolution visant à engager une procédure de récupération pour une toile de Rubens. Conservée par le Musée des beaux-arts de Nantes, celle-ci appartiendrait à la cathédrale de Tournai mais aurait été dérobée par les Français pendant la Révolution.
C’est à l’unanimité que la commission de la Culture du Parlement de la Fédération de Wallonie a adopté, mardi 8 novembre 2011, une proposition de résolution afin que soit engagée une procédure de récupération pour un tableau de Pierre Paul Rubens, intitulé Le Triomphe de Judas Macchabée. La communauté française de Belgique espère ainsi que cette toile, qui fut dérobée par les troupes françaises à la cathédrale de Tournai en 1794, lui soit restituée. Le Triomphe de Judas Macchabée est détenu par le Musée des beaux-arts de Nantes.
Ce tableau fut livré en 1635. Il s’agissait d’une commande, passée par l’évêque de Tournai et financée par les habitants de la ville. Avec une autre toile, La Délivrance des âmes du Purgatoire, l’œuvre du peintre anversois était destinée à orner le maître-autel. Mais, pendant la période révolutionnaire, les deux tableaux furent dérobés par l’armée française. La Délivrance des âmes du Purgatoire rentrera à Tournai dès 1816. Renvoyée par erreur vers Gand, elle fut aussitôt détournée. Mais Le Triomphe de Judas Macchabée demeurera en France, où il est toujours exposé à Nantes au Musée des beaux-arts.
La ville de Tournai est la seule de Wallonie à détenir encore une œuvre du peintre flamand. Et si elle se mobilise c’est parce qu’elle procède actuellement à une restauration complète de sa cathédrale, explique le journal Le Monde.
Les représentants des parties signataires ont tenu à préciser que leur demande ne visait que le tableau de Rubens et non « les milliers d’objets d’art dérobés en Belgique lors de la Révolution, du Consulat et de l’Empire », rapporte RTBF. Jusqu’alors, le ministère fédéral opposait aux demandes francophones l’argument suivant : les œuvres d’art dérobées durant la période française ne peuvent faire l’objet de réclamations officielles parce qu’elles n’ont jamais été « physiquement présentes dans l’Etat de Belgique ». L’Etat belge n’ayant été créé qu’en 1830.
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles devrait bientôt être chargé de négocier avec la France, notamment dans le cadre d’un comité intergouvernemental de l’Unesco pour le retour des œuvres spoliées.
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Bruxelles réclame à Nantes un Rubens volé pendant la Révolution
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Abonnez-vous dès 1 €Pierre Paul Rubens - Le triomphe de Judas Macchabée (1635) - Huile sur toile - 310,8 x 228,5 cm - © photo Musée des beaux-arts de Nantes