Bilan équivoque pour les ventes de New York

Pour qui veut être optimiste, on trouve toujours du grain à moudre dans les grandes ventes publiques. Les ventes d’art impressionniste, moderne et contemporain de New York du mois de mai n’échappent pas à la règle.

3 records, auquel on ne sait plus quel épithète accoler, sont encore tombés. Le Pont de chemin de fer à Argenteuil de Claude Monet (Christie’s) dépasse, à 41,5 M $, de près de 2 millions de dollars le précédent record du peintre. L’accorte Sue Tilley de Lucian Freud (Christie’s) marque un double palier à 34 M $: la plus haute enchère pour un artiste vivant et par conséquent la plus haute enchère pour Freud. Le triptyque de Bacon pulvérise de plus de 30 millions de dollars (Sotheby’s) le précédent record de l’irlandais à 86,2 millions de dollars.

Mais derrière ces records médiatisés, d’autres chiffres rendent perplexes. Ainsi le total des ventes du soir d’art contemporain de Christie’s et Sotheby’s (693 millions de dollars) n’ont augmenté que de 8 % par rapport à 2007. Les ventes d’art impressionniste et moderne (597 millions de dollars) ont même baissé de 4 %.

On pourrait attribuer à la forte baisse du dollar et à l’augmentation concomitante du pouvoir d’achat des non américains le succès des ventes. Et du reste, seuls 32 % des acheteurs d’art impressionniste et moderne de Christie’s sont américains. Mauvaise pioche ! Les américains sont venus en masse (70 %) à la vente d’art contemporain de Sotheby’s.

Une analyse fine des invendus, du rapport entre les ventes et les estimations, de la nationalité des acheteurs selon les lots reste à faire pour mieux appréhender la situation.