TOKYO (JAPON) [18.08.17] - Un musée entièrement consacré à la plasticienne japonaise Yayoi Kusama, figure majeure de l'art contemporain, va ouvrir début octobre à Tokyo, lieu où sera exposée son oeuvre prolifique, marquée par la répétition de motifs colorés tels que les filets ou les pois.
C'était un de ses "voeux les plus chers", a déclaré jeudi à l'AFP Akira Tatehata, président de l'université des Arts de Tama, qui prendra la direction du site. L'idée a mûri il y a deux ou trois ans, a-t-il expliqué, avec "l'objectif de perpétuer en tant que bien public" l'oeuvre de l'artiste de 88 ans, qui n'a pas d’enfants. Le nouveau bâtiment de 5 niveaux, d'une surface totale de 731 m2, sera situé dans le quartier de Shinjuku, non loin de son atelier. Avec deux grands événements par an, "nous espérons répandre dans le monde le message de paix et d'amour" qui traverse l'art de Yayoi Kusama, que la peinture a sauvée de la folie, a souligné M. Tatehata.
Dès le 1er octobre seront exposées les toiles de sa plus récente série intitulée "Mon âme éternelle", frises géantes aux allures aborigènes. Le musée n'a pas donné d'objectif de fréquentation, mais son futur directeur s'attend à un public nombreux au vu du succès remporté par les deux grandes expositions organisées cette année au Japon et aux Etats-Unis. "Plus de 500 000 visiteurs sont venus à Tokyo, et l'exposition de Washington a également attiré beaucoup de monde", a-t-il rappelé.
Née en 1929 dans la préfecture de Nagano, dans les Alpes japonaises, Yayoi Kusama a été à l'avant-garde de la scène artistique européenne et américaine dans les années 1960, et est associée au mouvement du pop art. Sujette à des hallucinations dès l'enfance, qui la poussent à peindre pour atténuer son angoisse, elle intègre l'école d'art de Kyoto au lendemain de la guerre, avant de s'installer à New York en 1957 où elle pratique son art avec frénésie (tableaux, sculptures, performances de rue...). Revenue au Japon en 1973, souffrant de surmenage, elle entre volontairement en hôpital psychiatrique, lieu où elle réside toujours.
Yayoi Kusama accède à la notoriété dans les années 1990, portée par le potentiel commercial de ses pois géants et citrouilles mouchetées, sur un marché de l'art contemporain en plein essor. "Je m'attache à faire de l'art du matin au soir, tous les jours", confiait il y a quelques mois à Tokyo l'octogénaire à l'éternelle coupe au carré rouge, qui ne sourit jamais. "Je veux créer tant que je vivrai".
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Bientôt un musée pour l'artiste japonaise Yayoi Kusama à Tokyo
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Abonnez-vous dès 1 €Osaka National Museum of International Art Samuel Mark Thompson - 2 février 2012 - Photo sous Licence CC BY-SA 3.0