Qu’est-ce que la peinture aléatoire ?
C’est une peinture réalisée à partir des indications données par un programme informatique.
Quand avez-vous réalisé vos premières peintures aléatoires ?
Dans les années 60. Il s’agissait de bandes de couleurs que je répartissais sur une toile à partir d’un programme que réalisait pour moi un informaticien.
Où se situe le choix artistique dans cette démarche ?
Je pouvais poursuivre à l’infini la production. Lorsque je réalisais un tableau, malgré les indications très strictes données par le programme, j’avais toujours la tentation d’intervenir, de mettre une bande jaune ou rouge alors que le programme m’indiquait qu’il s’agissait d’une bande bleue. J’avais donc la suffisance de croire que le bon goût est nécessaire à la création d’autant plus que c’était un travail fastidieux que chacun aurait pu faire. Or, une fois l’œuvre terminée, j’étais toujours émerveillé par les rapports chromatiques. L’aléatoire réalisait les choses bien mieux que moi.
Pourquoi cette fascination pour l’aléatoire ?
Je crois qu’elle est née d’une lassitude, dans les années 60, pour un certain type d’art. Je trouvais que c’était trop composé, trop joli. Il n’y avait plus aucune surprise dans ces œuvres. L’aléatoire était une réponse possible.
Revenons au début des années 80...
C’est à cette époque que j’ai commencé à travailler directement sur les ordinateurs sans passer par un programmateur. Ce fut un grand plaisir de découvrir combien l’écriture d’un programme ne permettait absolument pas de connaître le résultat plastique. La seule fonction de la peinture, et donc de l’art, c’est bien de découvrir de nouveaux territoires de l’œil.
Que présentez-vous ?
Je fais une balade un peu historique à travers mes travaux. Je montre notamment des caissons lumineux issus, en termes de programmation, du concept de l’automate cellulaire.
Qu’est-ce qu’un automate cellulaire ?
Le programme établit un pixellage d’éléments colorés tirés au hasard puis, par des relations de voisinage, il modifie les couleurs d’un pixel, d’une cellule pour finalement faire surgir une forme globale qui reste pourtant totalement aléatoire. Je présente aussi des photographies de mes travaux noir et blanc. Au sous-sol, j’ai installé des projecteurs vidéos qui proposent des exemples de peintures algo-cinétiques.
Des peintures algo-cinétiques ?
Ce sont des peintures en perpétuels mouvements. Enfin, il y a aussi quelques tableaux temporels. Toutes ces œuvres ont en commun de jouer avec la lumière, que ce soit celle de la transmission (caisson lumineux), celle de la projection ou bien de l’émission directe à travers l’écran lumineux.
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Bernard Caillaud et l’automate cellulaire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°532 du 1 décembre 2001, avec le titre suivant : Bernard Caillaud et l’automate cellulaire