Berlin va poser une rambarde pour protéger le Mur des graffitis

"Cette rambarde doit faire office de barrière psychologique", résume Adalbert-Maria Klees, responsable des espaces verts de l'arrondissement de Friedrichshain-Kreuzberg à Berlin, dont les équipes effacent régulièrement les dessins et messages dans toutes les langues laissés par les touristes sur la construction en béton qui a divisé la ville pendant 28 ans.

La rampe transparente d'environ 80 centimètres de hauteur, qui devrait être installée à la fin de cette année ou début 2016 à environ 1,30 mètre de distance du Mur, doit permettre aux badauds de continuer à admirer les oeuvres des artistes, tout en les incitant à les respecter.

"Il existe toujours, également à Berlin, la rumeur selon laquelle il serait légal de laisser des traces sur le Mur, c'est faux", rappelle le porte-parole de l'arrondissement Sascha Langenbach, qui souligne "l'incroyable ampleur" des actes de vandalisme observés sur le Mur "ces dernières semaines et ces derniers mois", sans pouvoir l'expliquer.

Les petites bornes existantes, qui rappellent en anglais et en allemand que le Mur de Berlin est, depuis 1991, un monument juridiquement protégé, n'empêchent pas les millions de visiteurs qui admirent chaque année sa plus longue section encore debout de laisser leur marque sur l'édifice.

"Je crois que cette balustrade permettra d'éviter au moins 90% des graffitis, ce qui sera déjà un succès incroyable, estime Adalbert-Maria Klees. "Nous ne pourrons en revanche pas arrêter les gens qui veulent s'en prendre au mur avec des sprays", reconnait-il.

Cette protection permanente, qui devrait coûter 150.000 euros à l'arrondissement berlinois, se substituera à des barrières temporaires installées mercredi matin afin de protéger les oeuvres le temps de leur nettoyage entamé mi-octobre.

Complètement reproduites par leurs auteurs en 2009 à l'occasion du vingtième anniversaire de la chute du Mur, la centaine de fresques qui ornent le serpent de béton de 1,3 km de long sont régulièrement toilettées par les services municipaux, qui y consacrent environ 60.000 euros par an.

Plus de 100 artistes du monde entier avaient peint entre février et septembre 1990 le tronçon du Mur situé le long de la Spree, la rivière qui traverse Berlin, aujourd'hui présenté comme "la plus grande galerie d'art à ciel ouvert du monde".