PUBLI-EDITO

Au quai Branly, l’art des massues océaniennes

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 30 juin 2022 - 609 mots

PARIS

Le musée présente près de 140 massues, symboles d’autorité, instruments cérémoniels et incarnations du pouvoir divin, révélant ainsi leur importance culturelle.

PARIS. Elle est ornée d’une trentaine de personnages, d’oiseaux, de poissons, de tortues et de croissants, sculptés dans le bois et présentés dans des sections au fond décoré de zigzags rappelant des nattes tressées en feuille de pandanus (une plante tropicale). Comment imaginer que cette pièce gracieuse et élégante fabriquée dans les îles Tonga (Polynésie) porte l’appellation de massue ?
En Occident, de tels objets évoquent souvent des morceaux de bois mal dégrossis utilisés comme des armes, associés à des idées de terreur, au combat rapproché, au corps-à-corps.

Or, bon nombre d’entre eux n’ont jamais eu de fonctions guerrières, souligne le professeur Steven Hooper. « Si l’efficacité au combat nécessitait seulement un bâton bien équilibré, pourquoi les peuples du Pacifique se seraient-ils donné tant de mal pour créer ces remarquables sculptures et l’extraordinaire diversité de formes et de motifs qui les caractérise ? », s’interroge le commissaire de cette exposition au Musée du quai Branly-Jacques Chirac et directeur de la Sainsbury Research Unit for the Arts of Africa, Oceania and the Americas à l’université d’East Anglia (Royaume-Uni).

« Pouvoir et Prestige. Art des massues du Pacifique », première exposition dédiée aux massues de cette aire géographique, est réalisée en coproduction avec la Fondation Ligabue. Elle invite les visiteurs à découvrir quelque 140 œuvres d’art d’Océanie, autant de pièces qui séduisent d’emblée par leur délicatesse et leur virtuosité. Elles sont issues de grandes collections privées ou publiques dont le British Museum (Londres), le National Museum of Scotland (Édimbourg), le Museum of Archeology and Anthropology de Cambridge et bien sûr le Musée du quai Branly – Jacques Chirac.

Élégance et équilibre des volumes

Profusion de formes – droites ou incurvées –, de silhouettes et de dimensions, ces pièces, parfois anthropomorphes, peuvent figurer aussi des champignons, des éventails, des tortues ou des têtes d’oiseaux… et moult autres motifs esthétiques. Comme cette statue fidjienne Cali, une massue à éperon « exceptionnelle par ses dimensions, le soin apporté à la sculpture, l’élégance et l’équilibre des volumes, les perforations de la pale en forme de triangles affrontés, la fine ligature en fibres de coco qui enserre le manche », souligne Stéphanie Leclerc-Caffarel, commissaire associée de l’exposition, et responsable des collections Océanie au Musée du quai Branly-Jacques Chirac.

Toutes ces pièces, véritables œuvres d’art, ont été magnifiquement mises en scène.

Cette exposition est aussi un hommage aux artistes qui ont façonné à la main ces objets dans des matériaux précieux (bois, pierre, os de cétacés, fibres végétales, nacre, dents de requin, ivoire marin), qui les ont polis à l’aide de pierre ponce ou d’un racloir, les ont sculptées, avant de les lustrer à grand renfort d’huile de coco ou de bancoulier, mettant ainsi en avant leurs qualités esthétiques et symboliques.

Les plus légères de ces massues étaient utilisées lors de cérémonies ou d’événements organisés à l’occasion de réceptions d’invités d’honneur, de danses ou de parades pré ou post-expéditionnaires comme autant de démonstrations de force.

Elles pouvaient aussi jouer le rôle de « bâtons de commandement » pour affirmer l’autorité ou le statut social d’un personnage de haut rang, chef de guerre ou chef de clan. Ces sculptures étaient alors souvent réalisées avec des bois tropicaux solides et durables, lustrées et finement ciselées de motifs décoratifs.

Elles visaient enfin à solliciter la faveur divine et l’assistance des dieux par l’intermédiaire de sacrifices et d’offrandes. « Il est éloquent que nombre de massues présentent des formes ou des caractéristiques anthropomorphes, insiste Steven Hooper. Ces ornementations faites de visages et de corps n’ont aucune fonction pratique en situation de combat, pourtant on s’est donné beaucoup de mal pour les créer. »

INFORMATIONS PRATIQUES

« Pouvoir et Prestige. Art des massues du Pacifique »
Jusqu’au 25 septembre

Musée du quai Branly-Jacques Chirac
37 quai Branly, 75007 Paris
www.quaibranly.fr

Publi-information réalisée en collaboration avec le musée du quai Branly - Jacques Chirac

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