Art Contemporain - L’anecdote, devenue l’une de ces légendes dont l’histoire de l’art raffole, est bien connue.
Alors qu’il vit encore à Nice, Yves Klein (1928-1962) déclare à Arman (1928-2005) qu’ils se partagent l’univers : lui, le ciel, et son ami d’enfance, la terre. « Le ciel bleu est ma première œuvre d’art », affirme-t-il, avec un mélange de poésie et de mégalomanie. Arman, lui, accumule. Son activité principale consiste à récupérer divers détritus et rebuts urbains qu’il assemble pour en faire des objets-tableaux. Matériel et immatériel, spirituel et banal, plein et vide en somme : tout semble opposer ces deux créateurs, malgré leur amitié et leur appartenance au groupe des Nouveaux Réalistes. Pourtant, sous le commissariat de Bruno Corà, et dans une belle scénographie signée par l’architecte renommé Mario Botta, leurs œuvres entrent en dialogue avec harmonie. La sélection des pièces joue un rôle essentiel dans cette cohérence. Ainsi, on ne trouve ici presque aucune des œuvres les plus brutales d’Arman, comme ses célèbres Poubelles. De même, les traces de tampons sur papier réalisées par Arman en 1959 (Cachets) s’accordent étonnamment bien avec les empreintes laissées par les jeunes filles enduites de pigments sous la direction de Klein dans ses Anthropométries. On peut cependant s’interroger sur le choix du commissaire de n’évoquer les deux expositions marquantes – « Le vide » de Klein (1958) et « Le plein » d’Arman (1960) – que par de petites photographies dans la section bibliographique.
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Artistes entre ciel et terre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°781 du 1 décembre 2024, avec le titre suivant : Artistes entre ciel et terre