Depuis l’exposition qui avait été consacrée à André Marchand en 2007, une nouvelle donation de quatre-vingts œuvres est venue enrichir la collection du Musée Estrine, lui permettant d’être le musée référent de son œuvre.
L’insitution a décidé d’exposer une trentaine de ces toiles pour rappeler le parcours de cet artiste provençal qui tint en son temps une place importante dans la peinture française, mais qui fut tout à fait à part puisqu’il n’a fait partie d’aucun mouvement, ce qui explique en partie l’oubli relatif dans lequel il se trouve aujourd’hui. L’accrochage est scandé par plusieurs phases esthétiques bien marquées. Sa première manière, dite monochrome, couronnée par le prix Paul Guillaume en 1937, au chromatisme sourd et à la matière lisse donne à voir des univers énigmatiques habités de personnages hiératiques ne communiquant pas entre eux, proches des toiles métaphysiques de De Chirico. Vers 1943, le « noir » de ses toiles se transforme en une lumière solaire à travers de grandes compositions éclatantes de couleurs posées en aplats et cernées d’un trait vif qui deviendra de plus en plus acéré. Vers 1960, il pratique une juxtaposition des couleurs de plus en plus audacieuse et une décomposition des formes qui le rapproche de l’abstraction sans pour autant que disparaisse la poésie méditerranéenne qui habite ses toiles. André Marchand a entrepris de nombreux voyages, en Algérie, au Mexique, au Guatemala, mais la Provence garde une place centrale dans sa vie et dans son œuvre. L’artiste y trouve le matériau nécessaire à l’innovation plastique et à la construction d’un langage intégrant le paysage, la figure féminine et les natures mortes qu’il intitulera de façon générique « Les vies silencieuses ».
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André Marchand provençal
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : André Marchand provençal